Angels
tech of Africa. Portraits des jeunes geek, finalistes du
concours « Technovation challenge » 2016 organisé en novembre aux
Etats-Unis et de leurs encadreurs.
A l’heure où leurs
petits camarades utilisent les nouvelles technologies de l’information et de la
communication pour partager des posts sur facebook, publier des photos sur
Instagram ou s’abonner aux pages de stars de la musique, du foot ou de la mode,
cinq gamines âgées 13 à 16 ans ont vu
plus loin que le bout de leur souris. Elles ont compris qu’avec internet tout
est possible quelque soit sa position géographique, sa condition sociale. Il suffit d’être passionné, curieux pour
tracer sa voie. Encadrées par des mentors, eux-mêmes figures importantes de
l’écosystème digital du pays, elles ont développé deux applications :
« AmaAba » conçu en 2015 pour
remettre en relation, les parents et les enfants victimes du terrorisme. Conçu
en 2016, Nature Gift est une « marketplace » de promotion des
matières premières agricoles camerounaises sur le marché mondiale. Brillantes finalistes
du concours « technovation challenge » 2016 avec un 3ème
rang, elles ont été reçues le 20 février dernier par le ministre des Postes et
Grace
Asta Ngoumna
La
passion des technologies
Elève en classe de 3ème
, Grace s’est très tôt passionnée pour tout ce qui a un lien avec
l’informatique. Pour elle, l’ordinateur n’est pas seulement un objet ludique.
Elle voulait savoir ce qu’il y a à l’intérieur et comment on peut se servir des
tics pour venir en aide aux autres. « Savoir plus sur la technologie et
l'informatique est la raison pour laquelle j'ai participé au concours
Technovation », dit cette boule d’énergie. Studieuse, elle aime apprendre.
« Pendant les 12 leçons du programme Technovation, j’ai appris comment
créer une application mobile, monter un business plan et beaucoup d’autres choses »,
raconte-t-elle, les yeux pétillants. « Le travail en équipe m’a appris
l’entraide, comment nous soutenir et comment encourager les autres. C'est ce
que je retiens de ce programme », dit-elle consciente du chemin qui reste
à parcourir.
Sonia
Avadakai
Les
fruits de la curiosité
Sacramento est le deuxième prénom de cette
jeune geek fille de fervents croyants. On lui a sans doute répéter que la
curiosité est un vilain défaut. Mais c’est pourtant cet esprit vif qui l’a
conduit dans les Tic et à participer au concours Technovation. « Je
voulais savoir comment ça se passe dans ce programme. Après 2 ans de ce projet,
je sais maintenant que je suis courageuse et ambitieuse », dit
l’adolescente de 13 ans avec assurance. Elle apprend vite et se passionne pour
le codage. « Je ne savais rien en codage d'applications avant. Maintenant,
je peux coder, créer, innover et inventer. Travailler en groupe est pour
l’élève de 4ème un enrichissement. « J'apprends de mon travail
en équipe que personne n'a l'exclusivité de la connaissance. Maintenant, je
sais ce que signifie l'union fait la force. Quand nous avons un problème entre
nous, nous discutons d'abord et nous corrigeons mutuellement »
Flora
Eunice Lissoubo
Servir
de modèle aux filles
Lorsqu’elle n’est pas
dans ses cahiers, Flora ne quitte pas son téléphone androïde ou son ordinateur. Ses amis pour la taquiner
l’ont surnommées « Flora tête baisée ». Malgré sa frêle silhouette et
son air de fille réservée, l’élève de seconde peut vous sortir un guide sur
comment bien choisir et utiliser son téléphone et son ordinateur. A 15 ans, Elle
se rêve en modèle pour les autres filles. « Avant Technovation j'étais
analphabète en technologie. Maintenant, je sais comment coder et c'est
fascinant ». Travailleuse, elle a l’esprit de compétition et de travaille
en équipe. « Lorsque nous rencontrons des difficultés, nous essayons de
trouver les difficultés ensembles ».
Cynthia
Madja Olita
Devenir un as du codage
Il y’a un an avant de participer au programme Technovation, notre
petite geek ne savait pas se servir correctement d’un ordinateur. Encore moins
surfer intelligemment sur le net.
Aujourd’hui, elle en parle en longueur de journée. « Je sais maintenant,
beaucoup de choses en particulier dans le code informatique sur Mit App
Inventor. Grâce à l’encadrement de ses mentors, ce concours a été une véritable
école. Elle s’est débarrassée de cette peur qui l’empêchait de donner le
meilleur d’elle-même. « J'apprends beaucoup en participant à Technovation:
comment créer une application mobile, comment utiliser un ordinateur et un
téléphone androïde et comment faire face à ma propre peur », explique
l’élève qui prépare un bepec cette année. Son rêve, Cynthia, 13 ans, le dit
avec conviction : « Je veux être un médecin pédiatre qui utilise la
technologie pour le travail ».
Pascaline
Mabrey
Bilingue
grâce aux Tics
« J'étais excitée
d'en apprendre davantage sur l'informatique», raconte Pascaline. Du haut de ses
16 ans, elle est l ‘aînée du groupe mais sait que cela ne lui confère
aucun droits particuliers. Humble, Pascaline est aussi obéissante et
enthousiasmée par ce qu’elle vit depuis leur voyage aux Etats-Unis. « J'ai
appris à parler à un grand public sans crainte et mon anglais s'est amélioré
davantage ». L’expérience n’est pas terminée puisqu’il faut continuer à
développer les applications. Lorsque tout sera au point, la vie de centaines
d’enfants comme elle pourra changer. Amour et solidarité, voilà ce qui rend la
lycéenne heureuse. Geek pour la vie ? Elle dit oui.
Encadreurs
Dorothée
Danedjo Fouba
Du
journalisme au mentorat
C’est par curiosité professionnel et grâce à
ses frères eux aussi passionnés des Tic qu’elle se retrouve dans la marmite des
logiciels libres. Aujourd’hui figure féminin de l’écosystème numérique
camerounais, l’ancienne reporter de la Crtv, se plait à partager ces
connaissances. Au sein de l’association Mozilla Cameroun dont elle est une des voix
comme en dehors. « La première fois que j'ai rencontré ces jeunes filles,
C'était en fin 2014 après 6 semaines de campagne de recrutement pour
Technovation Challenge 2015. Je les ai trouvées si jeunes pour réussir dans
cette compétition en raison du niveau de formation en Tic dans le système
scolaire camerounais. Elles ont démontré qu’elles avaient des capacités. J’ai partagé
avec elles l'esprit de fair-play, les compétences en communication et marketing
digital des projets numériques », explique l’ambassadrice régionale du
programme Technovation pour le Cameroun.
Estelle
Ndedi Nzalli
Le
coaching d’une tête couronnée
Avant d’être le mentor d’Angels Tech of
Africa, Estelle Ndedi est aussi lauréat du prix Technowomen avec 4 autres
camerounaises pour avoir conçu « GiveThemHope », une application pour
venir en aide aux enfants victimes du terrorisme à l’Extrême-Nord. A la
Silicon-Valley, la diplômée en informatique est désormais certifiée mentor en
sciences, technologies, ingénierie. Son dada, transmettre la passion des tics
aux femmes. «En travaillant avec ces enfants, j'ai appris à enseigner et à
transférer mes connaissances en informatique et à programmer des compétences de
base avec beaucoup de patience. Les enfants sont plus vrais et n'oublient pas les
informations pouvant faire grandir leur projet. Les adultes eux veulent
toujours savoir ce qu’ils gagnent avant de s’engager », note-t-elle.
Desire Danga Essigue
Priorité aux filles
Son nom est aussi connu dans l’univers de la mode. Il
est le co-fondateur de la marque de sport-wear « Wadjo » qui
promeut l’unité dans la diversité. Mais l’informatique reste sa première
passion. Il ’est de la plupart des projets qui permettent de construire l’écosystème
digital du « 237 ». Former les plus jeunes, surtout les filles des
zones enclavées voila ce qui galvanise le
« master educator ». « Je suis vraiment intéressé à la formation
des jeunes, surtout les filles. Les filles n'étaient pas soutenues en technologie
dans notre pays avant le début de Technovation au Cameroun en 2014. J'étais
l'un des rares hommes mentors impliqués dans ce programme au Cameroun surtout
dans la partie Nord du pays en proie à Boko Haram », réjouit Desire Danga.
Gaétan Fouba Izane
Aux portes de la Silicon Valley
Il est juge du concours Technovation et membre du jury
régional au Cameroun. Gaétan Izane travaille beaucoup dans les zones
prioritaires d'éducation du Cameroun. « Les jeunes étudiants de l'Extrême-Nord,
du Nord, de l'Adamaoua et de l'Est qui ont présenté leur projet d'applications
mobiles étaient assez innovateurs ».
Rien n’était gagné mais le coaching a payé. « J'ai eu l'opportunité de
voyager avec l'équipe finaliste pour la soutenir au niveau mondial. Ces filles
ont été remarquables. Des francophones qui font le concours en anglais et arrachent
la 3ème place mondiale et deviennent student Ambassador, c'est incroyable, mais
vrai ». Son souhait est de voir les juges africains intégrés dans le jury
de la Silicon Valley.
Herve
Koyabe Gong
Motivateur par
excellence
« Personnellement,
j'ai appris à laisser les filles exprimer leur génie librement dans les différentes session de code. Par exemple, parfois, nous
donnons aux enfants plusieurs options de choix en termes de contenu et d'outils
pratiques qu'elles préféraient pour leur travail ». Ainsi parle Herve
Koyabe Gong de son travail de mentor auprès de l'équipe de « Angels tech
of Africa ». « J'ai appris à soutenir leurs motivations et leur
volonté de réussir en leur donnant des compétences d'enseignement adapté pour
combiner l'effort et le succès ». Fin pédagogue, son rôle a été déterminant
pour aider les filles a à fusionner leur programme personnel avec les autres
membres de l’équipes.
Shey
Louis Chia
Conquis
par le talent des filles
Comme ses camarades, Shey Louis Chia est
membre de l’association « Mozilla
in Cameroon » qui veut présenter
les produits mozilla et favoriser l’accès aux technologies de l’information et
de la communication. Au départ, l’expert
n’est pas trop emballé à devenir mentor.
Dorothée Danedjo Fouba trouvera les mots pour le convaincre. Aujourd’hui, il
garde une image très positive de ce type d’expérience. « Dorothee Fouba,
est une personne très sérieuse que je connais, j'ai décidé d'encourager les
filles camerounaises à reproduire ce type d'impact positif dans la société. C'est
avec un réel plaisir que j'ai pu humblement contribuer au succès de cette
équipe », dit-il.
Réalisé par Elsa Kane Njiale
Crédit photo : Angels tech of Africa.
Commentaires
Enregistrer un commentaire