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Agriculture : Pourquoi l’Afrique centrale doit manger du manioc


La filière possède de nombreux atouts pour la lutte contre la faim et le développement économique de l' Afrique
 
Au Cameroun, le manioc est encore appelé « or blanc ». C’est dire la place que ce tubercule occupe dans l’économie et les habitudes alimentaires des populations. Pour Elisabeth Atangana,  présidente du la plate-forme régionale des organisations de producteurs d’Afrique centrale (Propac) : « la contribution du manioc dans la nutrition en Afrique centrale est inestimable ». Sur le plan mondial, le manioc figure au 5ème rang des principales sources alimentaires derrière le maïs, le riz, le blé et la pomme de terre. 

Malgré ces potentialités, la culture du manioc se heurte encore à de nombreux obstacles. Notamment la faiblesse des productions nationales et l’accès difficile des petits producteurs au marché. C’est dans ce contexte que s’ouvre le forum régional sur le manioc en Afrique central. La rencontre qui regroupe le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la République Centrafricaine et la république démocratique du Congo se tient depuis hier à l’hôtel de ville de Yaoundé. Présidé par Clémentine Ananga Messina, ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et du développement rural, le forum est organisé par le Centre technique de coopération agricole et rurale (Cta) avec le Minader, la Propac. Le thème retenu est : « enjeux et opportunités  pour les petits producteurs ». 
Produits transformés à partir du Manioc
 L’objectif du forum est de promouvoir les développements des chaînes de valeurs du manioc que sont les producteurs, les transformateurs et les commerçants, d’arriver au développement de la filière manioc avec l’aide du secteur privé. Il est également question de sensibiliser, de former une série d’acteur de la région Afrique centrale sur la gestion des connaissances, l’usage des tics pour la vulgarisation de la culture du manioc et la recherche des moyens innovants de financements.  



Ce d’autant que les enjeux de la modernisation de la filière sont à la fois économiques etsociales. Une bonne gestion de la filière permettra de repousser le spectre de l’insécurité alimentaire.  « Ses racines constituent des sources d’énergie. Ses feuilles, un apport intéressant en protéine, vitamine, vitamines et minéraux », explique Michel Hailu, le directeur du Cta. Face aux changements climatiques menaçant les agriculteurs, le manioc offre aussi des atouts grâce à ses capacités de résistance à la sécheresse.


Une oeuvre d'art immortalisant la transformation du manioc en bobolo

 Jusqu'à vendredi, les activités du forum porteront sur des thématiques comme les innovations paysannes, les financements et  gestions de risques dans la chaîne de valeur manioc, les enjeux du développement des produits notionnels à base de manioc, obstacles au commerce et harmonisation des politiques et débauchés commerciaux, la place des femmes et des jeunes dans la filière manioc. A côté de ces mini-conférences, le forum prévoit aussi des rencontres « business-to-business » pour faciliter le contact entre opérateurs privés, producteurs, transformateurs et commerciaux.
 Elsa Kane Njiale

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