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Articles

Affichage des articles du mars, 2012

Quand l'amour vire à la tragédie

Elisabeth II Ngo Ond tuée le 16 février Crimes passionnels. Entre février et mars 2012, la jalousie a coûté la vie à cinq personnes, assassinées par leur amoureux. Les faits macabres qui ont fait la une de journaux et des télévisions mettaient tous en relief la jalousie meurtrière. Un sentiment qui aura transformé, un instant, l’être jadis aimé en bourreau sanguinaire. Le 16 mars 2012 à New-Bell, un quartier populeux et populaire de Douala, Adjara M., âgée de 19 ans, assassine Sali A., son petit ami dans un accès de rage. L'adolescente s'est servie d'un morceau de vitre qu'elle a planté à trois reprises dans le corps de son copain. Enceinte, Adjara a surpris son amoureux dans les bras d'une autre fille. Exactement trente jours avant, le 16 février, c'est le meurtre d’Élisabeth II Ngo Ond qui défrayait la chronique à Yaoundé. Agent de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (Béac), la femme de 29 ans a été retrouvée morte dans sa voit

Le chant du cygne d’un patriarche Sawa

Littérature . Dans son dernier livre édité le septembre 2011, le jésuite rend hommage au peuple sawa. Le dernier livre du père Eric de Rosny était-il le chant du cygne ? Le décès du prêtre jésuite le 02 mars à Lyon, loin de Douala où il a vécu près de 60 ans, peut laisser le penser. « Le pays Sawa, ma passion. Une sélection d'articles sur l'art de vivre à Douala », sonne plus qu’un hommage à une communauté qui l’a adopté, au point d’en faire un de ses « patriarches ». Et de lui donner un nom qui sied mieux à ses attributs traditionnels.    Le livre a été publié en septembre 2011, soit sept mois seulement avant le décès du prêtre. C’est en partie une autobiographie du contact qu’il a eu avec le peuple Sawa, ses us et ses coutumes, ses croyances et ses superstitions. A chacune de ses expériences, le prêtre a consacré un article publié dans de nombreuses revues auxquelles il a collaboré. Et c’est une sélection choisie qu’il propose au lecteur de ce livre-testament

" La polygamie pose des problèmes sociaux "

Ecrivaine confirmée, Djaili Amadou Amal, originaire du Nord-Cameroun, ose mettre à nu, dans un roman plein de rebondissements, le phénomène de la polygamie dans sa région. Vous avez récemment publié un premier roman « Walaandé,  l'art de partager un mari » aux éditions Ifrikiya. A quand remonte votre passion pour l'écriture? Votre livre raconte l'histoire de 4 femmes qui vivent dans un foyer polygamique. Il y a Sakina l'intellectuelle, Nafissa la plus jeune des 4 qui est amoureuse d'un jeune médecin, Djaïli, la jalouse et Aissatou « la mère de la maison ». Effectivement, « Walaandé » décrit ce foyer polygamique où les quatre épouses, toutes différentes les unes des autres vivent ensemble et se partagent le mari selon les règles de la bienséance peuhl. J’ai tenu à mettre en exergue les réalités que vivent au quotidien les femmes dans un ménage polygamique. Mais en plus de la polygamie, le roman évoque d’autres thèmes tout aussi importants : les viol

Les femmes et l'habitude du malheur

Littératur e. A travers le portrait de six femmes à l’existence chaotique, Marie-Rose Abomo-Maurin dénonce les dysfonctionnements de la société camerounaise.    Des prénoms comme un chapelet de cauchemars » est un recueil de six nouvelles ayant pour cadre plusieurs villes du Cameroun, que l’auteure nomme de façon symbolique. C’est l’histoire de six femmes d’époques différentes, « celle du premier président et celle d’après le  premier président », que la vie et ses calamités n’ont pas épargnées. L’action dans ce livre débute à l’aéroport de « Sawa » et s’achève à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. C’est, en effet, dans un avion en partance pour la France que Noémie, l’une des protagonistes du livre, ouvre, la première, la porte à la confession. Elle raconte sa triste vie à Aurélie, une femme d’une trentaine d’années  qu’elle ne connait pas. Le plus important étant de parler, de raconter les souffrances morales longtemps cachées,d’ouvrir la bouche jadis muette de honte e

L'Eps sur la route

Cours. Plusieurs lycées et collèges de Yaoundé n’ont pas de terrains appropriés pour la pratique de l’activité sportive. Au lycée de Ngoa-Ekellé, c'est dans une grande cour, située en face de l’établissement que les élèves font les cours d'éducation physique et sportive (Eps). Ce terrain poussiéreux est séparé de l’école par une route bitumée qui sert également de parking au personnel de l'établissement. Idem dans le privé. Au collège privé Montesquieu, les cours de sport ont lieu sur un terrain vague, non loin de la gare ferroviaire.  Dans la poussière, les élèves font de la gymnastique, du saut en hauteur, le  lancer de poids ou d’autres activités. De temps en temps, pendant leurs heures de cours d’Eps, les élèves de l'institut Matamfen sont  aperçus en petite foulée sur le trottoir. La plupart d’entre eux travaillent avec la peur d'être percutés par une voiture. Au Cameroun, la pratique de l'Eps est obligatoire dans les établissements d'

Les mauvais yeux du strabisme

Santé. Les personnes qui en souffrent sont souvent victimes de moqueries et de stigmatisations. « Avec tes yeux à deux heures moins le quart ». Cette injure et d’autres surnoms, Mickaël Nlend, 30 ans, les a subis quand il était gamin. A cause de son strabisme, il était tout le temps la risée de ses camarades de classe. Depuis qu’il est tout-petit, il a l’œil gauche et l’œil droit qui regardent chacun dans sa direction. La stigmatisation et le rejet, il les a connus jusqu'à l'adolescence. « Les enfants refusaient de jouer avec moi. Le strabisme a pourri mon enfance », se souvient-il avec douleur. Aujourd'hui, si Mickaël dit ne plus subir de moqueries, il arrive encore que certains gamins et même des adultes parlent de lui comme « le gars qui a les yeux à facettes ». Pourtant, par rapport à sa santé, Mickaël Nlend assure que sa « vue est bonne. Je vois comme tout le monde ». Au-delà des moqueries, les personnes qui souffrent de strabisme rencontrent aussi des pro

Des petits trucs contre la pauvreté et le chômage. Journée internationale de la femme. Sans appuis financiers, livrées à elles-mêmes et sans encadrement, ces femmes ingénieuses ont pourtant un savoir-faire qu’elles ont exposé à Yaoundé du 3 au 6 mars derniers.

Renouveler la mode camerounaise Barbara Tsimi Ngono. A travers ses créations, la  styliste modéliste milite pour le tissu africain. Le nom de l'association qu'elle dirige traduit à lui tout seul l'ambition et le souci qui animent Barbara Tsimi Ngono épouse Amougou. Avec « Association innov Cameroun », elle   travaille pour l'expansion de la mode camerounaise et surtout l'innovation et la modernisation du style camerounais. Un pari audacieux qui n'effraie pas ce mannequin tombé dans l'univers de la mode à 14 ans. Pendant la foire qui s'est tenue du 3 au 6 mars au boulevard du 20 mai à Yaoundé, ses tenues confectionnées dans le pagne du 8 mars se distinguaient des autres par leur originalité et leur extravagance.    En tant que styliste, elle est avant tout un détecteur de tendances. Elle créée des habits en fonction de ses envies, de celles de ses clients et de l'air du temps. Une fois qu'elle a dessiné un modèle, son talent

Dangereuse poussière de bois

Santé. Dans certaines menuiseries de Yao undé, les ouvriers travaillent sans protections.    C'est une ambiance de ruche qui règne ce vendredi 24 février dans la menuiserie tenue par Athanase Mvogo, au quartier Etoudi à Yaoundé. Il est 11h. Le bruit assourdissant d'une scie électrique trouble de temps à autre le silence qui règne aux alentours. Dans l'atelier, une construction faite en matériaux provisoires, sans ouvertures en dehors de la porte d'entrée qui laisse entrer une faible lumière, deux menuisiers poncent des cercueils à l'aide du papier verre. A quelques mètres de là, un de leurs collègues habillé d'un blue jeans élimé et d'une vielle chemise recouverte de poussière de bois s'affaire devant une scie. Une forte odeur de  bois flotte dans la menuiserie et picote les narines. La vue est rendue difficile par la poussière qui s'échappe de la scierie.  Malgré cela, aucun de ces menuisiers ne porte un masque encore moins des lun