Chronique d’un quartier populaire

Dédicace. La bande dessinée « Blood city/Ça va chauffer » a été présentée au public mercredi dernier à Yaoundé.

Les auteurs de la bande dessinée camerounaise veulent sortir de l’ombre. C’est du moins le message transmis par les dessinateurs Bertin Beyem Gouong et Georges Pondy lors de la dédicace de leur album collectif « Blood City et Ça va chauffer », le 9 mai dernier à l’Institut français de Yaoundé. La bande dessinée a été publiée par les éditions Ifrikiya. Les deux bédéistes et leur éditeur ont saisi l’occasion de cette rencontre avec le public et les journalistes pour faire un plaidoyer de la BD camerounaise qui souffre, selon eux, de la considération « d’art mineur ».

En effet, selon Yannick Deubou Sikou, auteur de bandes dessinées et membre du collectif A3, une association regroupant graphistes et dessinateurs camerounais, le pays regorge de talents. Mais ceux-ci font face à de nombreuses difficultés pour trouver un éditeur. « Les éditions Ifrikiya sont l’une des rares maisons d’éditions traditionnelles à éditer de la BD locale », a-t-il précisé. D’après l’écrivain François Nkeme, directeur des « Editions Ifrikiya », cette initiative date de 2010. Elle est née de la volonté de la maison d’édition qu’il dirige et du collectif A3 de mettre à la disposition du public, des bandes dessinées de qualités créées par des auteurs camerounais.

Edité sur du papier journal de bonne qualité, « BloodCity/ Ça va chauffer » compte une centaine de pages. La couverture de l’album est lavable et illustrée de dessins aux traits percutants. « Blood City », la première histoire raconte les aventures de « Petit piment », « un gars du quartier », comme il y en a des milliers à Yaoundé. L’auteur fait une incursion dans un quartier populaire de la capitale où des histoires abracadabrantes et hilarantes se vivent. Avec « Ça va chauffer », Georges Pondy plonge le lecteur dans l’univers du fantastique à travers l’histoire de Bobo, un jeune homme enlevé par Essono, le terroriste le plus recherché de Yaoundé. L’album est disponible dans les librairies à 3000 FCfa.
Elsa Kane

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