Insécurité.
Dans certaines paroisses de Yaoundé, objets de culte, sacs à main et même
voitures sont parfois dérobés pendant la messe.
Les
presbytères et les chapelles semblent être devenus des lieux où même le crime
prend racine. A la paroisse Epc de
Djoungolo, il suffit d’aborder le sujet
pour qu’on vous raconte les coups de vols qui ont souvent lieu dans ce
temple. Des sacs à main, des téléphones
portables, des portes-monnaies, des instruments de musique et de sonorisation
comme des pianos et des amplificateurs de sons, et même des recueils de
cantiques y passent. La sacralité du lieu n’a plus d’importance au regard de
l’abondante richesse qui y est exposée sans prudence. Et les voleurs s’en
donnent à cœur joie. Même des objets mortuaires ne sont pas épargnés. L’on se
souvient encore des gerbes de fleurs chipées sur la tombe de monseigneur André
Wouking, à la suite de son inhumation le 22 novembre 2002 à la cathédrale
Notre-Dame des Victoires de Yaoundé.
« Parfois,
à la sortie du culte on découvre que la portière de la voiture d’un fidèle a
été forcée et l’autoradio emportée », raconte Moise Ndi, aumônier à la
paroisse Marie-Gocker. D’après lui, les voleurs opèrent surtout pendant le
culte. Le moment de la prière serait le moment le mieux indiqué parce que les
fidèles ont les yeux fermés.
Ces
voleurs profitent aussi des moments de
grands rassemblements comme les pèlerinages ou les fêtes paroissiales pour
sévir. En janvier dernier, lors de la fête paroissiale à Djoungolo, Yvette B.
s’est fait voler son appareil photo
numérique. Fidèle catholique, Florence Ngwba pleure toujours son sac Louis
Vuitton volé par « un enfant du diable » alors qu’elle l’avait laissé
sur son banc pour aller prendre la communion lors d’une messe à la basilique mineure Marie-Reine des apôtres à
Mvolyé.
Mesures de sécurité
Les effets personnels des chrétiens ne sont
pas le seul butin qui attire les voleurs.
Fabriqués en métal précieux comme le cuivre ou l’or, les objets du culte
catholique (calice, chandelle, crucifix, etc)
sont aussi convoités. L’on se rappelle des effractions répétées qu’a
connues la paroisse d’Etoug-Ebe de Yaoundé à une certaine période. Selon le père
Antoine Evouna, le recteur de la cathédrale Notre-Dame des Victoires, le vol de
ces objets n’est pas aussi répandu que
celui de l’argent ou des voitures. Pour le prélat, certains larcins sont
commis en journée par des gens qui se
font passer pour des fous. « Dans
un lieu de prière, on rencontre toutes sortes de gens. Malheureusement, tout le
monde n’a pas la même crainte de Dieu », regrette-t-il.
A
la cathédrale Notre-Dame des Victoires comme à Djoungolo, des mesures de
sécurité ont été prises. Des policiers en civil se mêlent désormais à la foule
des fidèles. « Nous avons aussi pris d’autres dispositions de sécurité que
je ne peux révéler ici », explique père
Antoine Evouna qui conseille aux fidèles
d’être vigilants. « Il faut
éviter de laisser traîner ses affaires ou de
faire confiance à n’importe qui, s’habiller simplement et prendre une
somme d’argent suffisante pour venir à la messe. En cas de vol, signaler au
prêtre ou à un ancien d’église ».
Elsa Kane
Commentaires
Enregistrer un commentaire