Cours.
Plusieurs lycées
et collèges de Yaoundé n’ont pas de terrains appropriés pour la
pratique de l’activité sportive.
Au
lycée de Ngoa-Ekellé, c'est dans une grande cour, située en face
de l’établissement que les élèves font les cours d'éducation
physique et sportive (Eps). Ce terrain poussiéreux est séparé de
l’école par une route bitumée qui sert également de parking au
personnel de l'établissement. Idem dans
le privé. Au collège privé Montesquieu, les cours de sport ont
lieu sur un terrain vague, non loin de la gare ferroviaire.
Dans
la poussière, les élèves font de la gymnastique, du saut en
hauteur, le lancer de poids ou d’autres activités. De temps
en temps, pendant leurs heures de cours d’Eps, les élèves de
l'institut Matamfen sont aperçus en petite foulée sur le
trottoir. La plupart d’entre eux travaillent avec la peur d'être
percutés par une voiture. Au Cameroun, la pratique de l'Eps est
obligatoire dans les établissements d'enseignement secondaire
publics et privés. Certains établissements exigent même des
parents l'achat des tenues de sport au sein de l'établissement.
Pourtant, ils ne disposent pas d’équipements en quantité et
en qualité à cet effet.
Pour
Théodore Manga, professeur d'Eps au lycée de Ngoa-Ekelle, les
élèves « peuvent se faire des fractures ou des foulures
parce que le sport se fait sur des terrains non-indiqués ».
Marie-Thérèse Bep, le proviseur du lycée de Ngoa-Ekellé, ajoute
que « les enfants veulent s'épanouir mais ils sont limités.
Nous attendons que la communauté éducative et les pouvoirs publics
puissent réagir afin que nos enfants aient de quoi pratiquer le
sport ». Elle regrette que ces moments de cours à l’extérieur de
l’école soient une aubaine pour certains apprenants qui en
profitent pour faire l'école buissonnière. Emmanuel Bakena,
inspecteur de pédagogie au ministère des Sports et de l'Éducation
physique, révèle que dans le besoin, « les écoles doivent
conduire les élèves dans les centres où l'on trouve des
infrastructures sportives modernes comme au palais des Sports ». Un
réflexe qui les mettrait en sécurité.
Berthe
Affana, sous-directeur du suivi des établissements privés de
l'enseignement secondaire au ministère des Enseignements
secondaires, confie que d’après la loi n° 2004/022 du 22
juillet 2004, la création des établissements scolaires doit être
accompagnée de la construction d'infrastructures sportives. Mais,
les promoteurs ne le font pas toujours, au détriment des élèves.
Elsa
Kane
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