Stéphane Tchakam, l'amoureux des livres |
Après Jacques Bessala
Manga décédé de suite d’une agression le 26 juillet dernier, la rédaction du
quotidien camerounais Le Jour est de nouveau en deuil. Elle pleure le talentueux Stéphane Tchakam terrassé par
une insidieuse fièvre Thyroïde le lundi 13 août à l’hôpital général de Douala.
Diplômé de l’Ecole
supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication
(Esstic), Stéphane Tchakam était directeur de la rédaction du Jour depuis décembre
2011. Avant cela, il a été grand-reporter de 2009 date de son recrutement au
quotidien Le jour à 2011. Agé de 40 ans, Stéphane Tchakam a aussi travaillé
pour le quotidien Mutation, le journal gouvernemental Cameroon-Tribune où il a occupé
huit ans durant le poste de chef du service communication pour la région du
littoral.
Doté d’une plume
sensible, dynamique et poétique Stéphane était très estimé dans l’univers des
médias au Cameroun et même au-delà. Rigoureux dans le travail, il était aimé de
ses collaborateurs qui appréciaient son altruisme, sa bonne humeur
communicative et son humanisme. Amoureux des livres et des plantes, féru de
musique africaine ; admirateur de Myriam Makéba, Pierre Akendegue, etc, Stéphane
avait un faible pour la rubrique culture. De nombreuses personnes se
souviennent avec émotion de ses chroniques musicales et littéraires. Il laisse
un grand vide au sein de la rédaction du quotidien Le Jour dont je fais partie
et de la presse camerounaise.
Ecrit
le 14 août par Elsa Kane
Leur
hommage à Stéphane
à
Stéphane Tchakam
“Très
cher Stéphane”
Adolarc
Lamissia, journaliste/ Le Jour
Il
s’en est allé pour l’éternité. Lui qui annonçait son retour ce lundi 13 août
2012
au bureau. La mort a eu raison de lui. Ce sourire, et cette silhouette nous ont
quittés pour toujours. Le citoyen du monde qu’était Stéphane Tchakam partageait
le bonheur autour de lui et àtous ceux qui le côtoyaient. Ma première rencontre
avec lui c’était un vendredi de l’année 2010 au cours d’un séminaire d’entreprise
organisé par la direction du journal Le Jour. C’était l’occasion pour moi de
coller un visage à la plume que jedégustais dans le magazine Nyanga et dans les
éditions de Cameroon tribune puis, dans les colonnes du Jour. Après quelques
mots, il m’illumina. Lui, qui avait la responsabilité de la « double page » une
rubrique du journal, me confia une enquête sur la Semry. Il se désolait du
gouffre qu’est devenu ce projet unique dans sa conception en Afrique.
Un
jour d’avril 2012, nous avons eu une chaude dispute téléphonique au cours de
laquelle il m’a dit que je manquais de zèle et de courage. Les jours qui ont
suivi cet échange, Stéphane m’appelait tous les jours pour s’excuser.
il
croyait avoir été grossier avec moi. Moi qui prenais ses propos comme une
stimulation
à
plus d’audace dans mon travail sur le terrain. Il ne cessa de me répéter chaque
matin : « Ado, je suis désolé et je m’excuse pour mes propos de l’’autre jour
». Il n’y avait que lui, homme de culture, amoureux des arts et de la diversité
pour être aussi humble et humaniste.
A sa
nomination en décembre 2011 comme directeur de la rédaction du Jour, il m’a dit
qu’il voulait faire de notre journal « Le Jour » la référence au Cameroun. La
mort a tué son rêve pour Le Jour. Moi qui attendais de lui ce triste lundi 13 août,
le contact téléphonique de la première femme experte comptable originaire du
Nord. Moi qui attendais de lui rendre compte du traitement fait par la télévision
tchadienne du massacre des éléphants dans ce pays. C’est la voix triste que
Denis Nkwebo m’a annoncé la disparition de mon cher ami et directeur de
rédaction Stéphane Tchakam.
Mon
cher Massa, rassure toi, tes anciens collaborateurs du quotidien Le Jour
porteront plus haut ton rêve. Le Jour brillera sur le Cameroun et au-delà de
ses frontières comme tu le souhaitais. Merci pour tes multiples conseils.Tu es un
vrai ami
“Intègre”
Steave Nemande,
ami
J’ai connu
Stéphane en 2005.
J’ai remarqué
dès les premiers jours que c’était quelqu’un qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Quelqu’un
qui avait une joie de vivre. Ce qu’il avait de spécial, c’est cette intégrité qu’il
cultivait. Au risque de paraître rigide, il restait attaché à ses principes. En
même temps,
c’était
quelqu’un de très ouvert avec qui on pouvait discuter de tout et de rien. Il
était accueillant, souriant, fantaisiste. Je me rappelle de son jardin et ses
jolis bouquets de fleurs qu’il confectionnait pour lui-même ou pour ses amis.
Quand on le rencontrait chez lui, il était soit dans son jardin, soit entrain de
répéter des chansons de Miriam Makeba, Annie Flore Batchiellilys, Sally Nyolo
ou Pierre Akendengue.
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