Poésie. Dans « Fleuve mélancolique », le
jeune poète explore le champ philosophique de la mort et parle de déception
amoureuse.
C'est un poète à l'écriture sombre et mélancolique que les
lecteurs découvrent dans « Fleuve mélancolique », son recueil de
poèmes paru en décembre 2011 aux éditions Ifrikiya. Simon Joël Eloundou parle
d’amour déçu, de la mort et exprime son profond sentiment de solitude.
Jusqu'ici, les lecteurs étaient habitués au style vif et enjoué de ses poèmes.
Toujours porteurs d'espérance et d'amour. Publié en 2006, son premier recueil,
« L'enfant africain », est par exemple un hymne au respect des droits
de l'enfant. Dans « L'amour en soi-même », son second livre
paru en 2008, l'ancien député junior explore le champ philosophique de l'amour.
Avec « Les racines de la conscience » publié en 2009, il laisse
éclater son patriotisme et son attachement aux valeurs fondamentales comme le
culte de l’effort, l'amitié.
Constitué de 37 poèmes, « Fleuve mélancolique »
est donc un livre résolument différent de tous ceux que Simon Joël Eloundou a
commis depuis 2006. Dès la première page, le poète laisse libre cours à son
chagrin. « Je pense à toi » s’adresse à une jeune demoiselle dont il
est amoureux. Le souvenir de celle-ci dernière le hante et le plonge dans une
détresse d'autant plus forte que la jeune fille ne partage pas ses sentiments.
Pour l'amoureux, le suicide apparaît comme une délivrance.
La plume de Simon Joël Eloundou est tout aussi émouvante
lorsqu’il évoque la mémoire de Paul René et Daniel Désiré, des amis décédés
respectivement des suites de noyade et d’accident.
Altruiste même dans le chagrin, Simon Joël Eloundou ne se
contente pas de parler de ses tourments. Il se fait aussi le porte-parole de
ceux qui vivent dans l’indifférence des autres, qui ont, un jour, affronté la
mort et la perte d’un être cher. « Juventus » est sans doute le
poème le plus poignant de « Fleuve mélancolique ». Le poète raconte
en effet la mort tragique d’une équipe de football. « Dans la ferraille
déchirée d’un accident/ Toute la famille a coulé/ Toute l’équipe a péri/ Au
revoir joie de Douala/ Au revoir gloire de Douala/Au revoir Juventus/ »,
écrit-il.
Ecrit en vers libres, les poèmes du recueil sont dépourvus
de ponctuation. Le poète a recours au pouvoir évocateur des mots pour donner
une tonalité pathétique à ses écrits. On note également que Simon Joël Eloundou
use beaucoup de l’anaphore. Cette figure de style lui permet de souligner une
obsession et de donner plus de vigueur et de rythme à ses poèmes.
Elsa Kane
Simon Joel Eloundou
Fleuve mélancolique
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