Alain Soumelong. Dans le Mt Manengouba, il transforme le lait de vache frais et naturel en fromage de type pâte dure.
Alain Soumelong et une touriste. |
D’ailleurs de tous ses produits, les 25 kg de fromage amenés de Melong se sont vendus comme des petits pains à raison de 10000 F Cfa, le kilogramme et 5000 F Cfa, le demi-kilogramme. « J’ai tout vendu. Les clients n’ont rien laissé », se réjouit le fromager. Avant d’ajouter : « mon fromage est un produit 100% bio. Il fait avec du lait de vache frais et naturel. C’est du fromage de type pâte dure que j’ai baptisé le tome du Mt Manengouba », affirme le fromager.
Tout commence en 2010, lorsque Alain Soumelong parle de son projet de transformation des dérivés du lait à un ami. Celui-ci le met en contact avec sa sœur spécialiste de la production, de la transformation des produits laitiers. Deux ans après le lancement de son projet, celle qu’il présente comme son mentor décède. Mais Alain Soumelong ne lâche pas prise et se bat pour continuer le projet. Dans son village à Mbouroukou, où il recruté 5 personnes, la transformation du lait en fromage se fait encore de façon traditionnelle et manuelle.
« Je ne possède pas encore une unité de transformation moderne. J’ai quelques vaches qui me permettent d’avoir du lait frais. Pour compléter cette production, j’achète du lait auprès des éleveurs dans le versant est du Mt Manengouba », explique-t-il. Ce qui lui permit de produire 150 kg de fromage par mois. Alain Soumelong reconnaît que la production est encore faible par rapport à la demande. Le laitier explique cette situation par les nombreuses difficultés auxquelles, les fermiers comme lui font face.
Il cite l’enclavement des zones de production qui ne facilite le transport des produits laitiers et leurs dérivés. Cela a une incidence sur la distribution. Actuellement, une seule boutique « Africa Bio » située à Bonapriso à Douala vend les fromages et les yaourts d’Alain Soumelong. Lui même commercialise ses produits de façon directe à des touristes venus d’Europe et des Usa et à quelques ambassades à Yaoundé.
Autres difficultés, le manque de moyens financiers. « L’accès aux financements n’es vraiment pas facile. C’est pourquoi lorsqu’on m’a invité au forum national sur le lait, je n’ai pas hésité un seul instant à venir. Il faut que l’Etat appuie notre filière pour que nous puissions valoriser notre production et améliorer la transformation, la conservation et la distribution de nos articles », souhaite le patron de la laiterie du Mt Manengouba qui croit dur comme le fer que le lait est une filière d’avenir pour le Cameroun.
« Vous voyez qu’en dehors des grands bassins que sont les régions du grand Nord et du Nord-Ouest, la production du lait se répand aussi dans le Littoral, le Sud et le Centre », dit-il enthousiaste et content que le gouvernent ait compris les enjeux du développement de la filière lait.
En effet, au cours du forum national, des pistes ont été évoquées pour donner un second souffle à la production locale. L’Etat envisage entre autres l’approvisionnement en vaches de race laitière, le désenclavement des zones de productions, un meilleur accès des producteurs aux financements et au marché. De quoi redonner de l’espoir à Alain Soumelong et à tous les autres acteurs de la filière.
Elsa Kane Njiale
Filière lait au Cameroun : quelques faits et chiffres
Filière lait au Cameroun : quelques faits et chiffres
Les grands bassins de productions du lait
sont : le grand Nord et le Nord-Ouest. Mais depuis quelques années, la
production du lait se répand aussi dans les régions du Littoral, du Centre, du
Sud.
31 milliards de F Cfa,
c’est la somme dépensée par les opérateurs économiques camerounais en 2015 pour importer du lait.
Le Cameroun accuse un déficit de production de plus de 170 000 tonnes
par an puisque la production nationale cumule à 125 000 tonnes seulement
pour une demande estimée à 297 000 tonnes.
Yaourt frais,
fromage bio, yaourt au miel, beurre au lait, tels sont les produits transformés
par les artisans locaux.
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