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Cameroun : quand les start-up pensent aux agriculteurs

Economie numérique. A travers leurs plateformes Agro-Hub et The farmtech veulent  faciliter l’accès des petits exploitants  à l’information agricole et aux marchés de qualité.

Crédit photo:Sabcco
Le Cameroun est un pays agricole. Le travail de la terre représente à elle seule 44% du PIB et occupe environ 56% de la population selon la Banque Mondiale. Mais le secteur est confronté depuis plusieurs années au vieillissement de la main d’œuvre dans la mesure où les jeunes s’intéressent peu à ce domaine pourtant pourvoyeur d’emplois. Pour Atem Ernest Lefu, fondateur de la start-up Agro-Hub la combinaison des Tics au secteur agricole est une solution parmi d’autres pour attirer la jeunesse vers le travail de la terre et surtout accélérer le développement de ce domaine aux potentiels encore largement sous-exploités. Une brèche dans laquelle, il n’a pas hésité à s’engouffrer. Agro-Hub explique-t-il, est une agence marketing qui cible les petits exploitants et les agricultures familiales.

 « Nous sommes une agence de commercialisations pour les petits exploitants.  Nous sommes partis du constat selon lequel les petits agriculteurs ont du mal à écouler leurs marchandises à cause d’un accès difficile à des marchés intéressants. Et pour les acheteurs, importateurs, travailleurs avec les petits fermiers exigent le maintien de relations étroites. La solution c’était de relier les petits producteurs à des meilleures pistes de marché. Nous aidons, les acheteurs en vrac à rationaliser leur chaîne d’approvisionnement en leur offrant des contrats de partenariat. Ce qui réduit, le temps, le coût pour établir des relations d’approvisionnement avec les agriculteurs », explique le Ceo d’Agro-Hub.
Titulaire d’une maîtrise en gestion des projets, Atem Ernest Lefu est de ces jeunes qui croient fermement au potentiel agricole du Cameroun et de l’Afrique d’où son implication dans les projets ciblant les travailleurs de la terre. De ce fait, les services proposés par Agro-Hub englobent la commercialisation et la gestion des produits, la gestion agricole, la formation continue et les conseils. Quelques années après son lancement, l’agence de production agricole a ouvert une petite unité de transformation où elle transforme le manioc en amidon et en semoule de Tapioca. Les produits sont présentés dans un emballage de qualité. « Nous avons mis en place des sortes de « supermarchés agricoles » ou smart-agro où ces produits sont directement vendus au public. Notre clientèle est assez diversifiée on compte des restaurateurs, des hôtels et des particuliers », dit-il.

 Un engagement en faveur du développement qui a permis à cette start-up basée dans la région du Sud-Ouest du Cameroun de remporter le prix Nestlé pour la création de valeur partagée 2016 ». Dans une approche pas très différente mais avec un accent mis sur la circulation de l’information, Amadou Tamboutou. Jim Bakoume et Christian Epanlo, trois jeunes étudiants ont développé le projet « The Farmtech ».

« The Farmtech » est à l’origine une application mobile créée pour aider les agriculteurs à travers l’envoie des messages d’alerte. Notamment des prévisions météorologiques et les prix des produits sur les grands marchés. Au fil du temps le projet a été peaufiné pour avoir un réel impact sur le travail des seigneurs de la terre.  L’un des volets retravaillés porte sur la circulation de l’information. En effet, pendant des générations, savaient quand commencer les travaux champêtres parce qu’ils maitrisaient le début de chaque saison. Mais aujourd’hui avec la réalité des changements climatiques, les agriculteurs ne maitrisent plus le calendrier agricole. L’information est devenue comme l’engrais ; indispensable pour la réussite des projets. 

« C’est pourquoi à travers Farmtech on leur permet également d’accéder à des informations pratiques pour améliorer la qualité de leurs productions.  La plate-forme développe aussi le côté marketing en mettant les exploitants en contact avec les clients, explique Amadou Tamboutou. En plus de l’application mobile, « The Famertech » se décline sur un site web et propose aussi l’analyse des données agricoles à travers l’agri data.


Elsa Kane Njiale

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