Santé. Conduite par des experts français, une campagne humanitaire se déroule à
l’hôpital gynéco-obstétrique et à l’hôpital central jusqu’au 22 mai.
Eugénie Melingui tient tendrement
sa petite Oscarine
dans ses bras. Agée
de sept ans, Oscarine ne parle
pas et ne marche. Oscarine est
une malheureuse victime des
maladies rares. Des affections
ainsi appelées parce qu’elles
touchent un nombre restreint de
personnes par rapport à la population
générale. Depuis la
naissance de sa fille, Eugénie
Melingui a fait le tour des formations
hospitalières de
Yaoundé sans succès. Ce jeudi
12 mai, elle se trouve à l’hôpital
Gyneco-obstétrique où se dé-
roule une mission de chirurgie
pour les personnes victimes des
maladies rares. Cette campagne
humanitaire est organisée
par l’Association pour la
lutte contre les maladies rares,
les maladies orphelines et le
handicap en Afrique (Almoha).
« J’ai été informée que des
médecins consultent et opèrent
des enfants. Je suis venue avec
grand espoir d’offrir des soins
appropriés à ma fille, surtout
que cette campagne est gratuite,
explique-t-elle au milieu
d’autres parents venus nombreux.
La mission humanitaire
compte 14 spécialistes venus
de France. On retrouve des
spécialistes de la chirurgie plastique,
néonatale des malformations
digestives et urinaires, la
chirurgie orthopédique, des
cancers rares, de la tyroïde, des
cancers gynécologiques, etc.
« Nous avons orienté la campagne
vers ces opérations
parce qu’elles répondent au besoin
des malades recensés depuis
quelques années par
Almoha », explique Nadine
Abando, la coordinatrice de la
mission.
Sous la coordination de Dr
Pierre Philippe Massaut, chef
de service de chirurgie digestive
hépatobiliaire, endocrinienne à
l’hôpital de Cochin, ils pratiquent
des urgences chirurgicales
sur les enfants et les
adultes. Pour les adultes, les
consultations se font à l’hôpital
central tandis que les enfants
sont reçus à l’hôpital Gynécoobstétrique
de Ngousso.
Ici, le travail se fait en deux
phases. Après les inscriptions,
les patients sont dirigés vers le
Dr Damien Haye du département
de génétique médicale à
l’hôpital Robert Debré pour des
consultations génétiques. Les
opérations chirurgicales sont effectuées
par une équipe de cinq
personnes parmi lesquelles Dr
Claire Raquillet, chef service de
chirurgie viscéral infantile à l’hô-
pital Robert B. « Nous avons
commencé mercredi. Et ce jeudi
nous sommes à 27 consultations
génétiques », explique le
Dr Damien Haye. Depuis le
début des missions 10 patients
ont déjà été opérés. Il est question
d’opérer quatre patients par
jour.
D’après Nadine Abondo, il
existe au Cameroun un véritable
problème de prise en charge
des maladies rares. « Outre la
rareté des spécialistes, les
soins sont très coûteux, il faut
au moins réunir 10 millions FCfa
pour opérer un enfant en Europe.
Peu de personnes suivies
par Almoha ont ces moyens »,
révèle-t-elle. C’est pourquoi en
plus de redonner espoir aux parents,
l’autre volet de cette campagne
porte sur le renforcement
des capacités des professionnels
camerounais. Des cours à
l’attention des étudiants en mé decine sont également dispensés
Elsa Kane Njiale
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