Cameroun.Le coût élève du suivi des
malades et la rareté des spécialistes bien formés posent problème.
La 8ème
édition des journées camerounaises de l’autisme (Jca) se sont tenues à Yaoundé du 2 au 5 avril sous le thème : « Autonomie des personnes avec
l’autisme : une responsabilité partagée ». Ces activités
interviennent en prélude à la célébration, le 2 avril prochain, de la 7ème
journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
Mal connue
des populations, souvent assimilée à la sorcellerie,
l’autisme est en réalité selon Mbassi Awa Hubert, neurologue à la fondation Chantal Biya,
un trouble du développement qui apparait chez l’enfant avant trois ans.
Au Cameroun, en l’absence de statistiques, les spécialistes affirment que ce
trouble touche un enfant sur 100. Les signes d’alarmes sont généralement
visibles à travers le comportement de l’enfant. Co-organisatrice des journées
camerounaises de l’autisme et mère d’un garçon autiste, Marie-Mélanie Bell se
souvient de ce qui l’a poussé à s’inquiéter. ‘«Luc-Olivier n’agissait pas comme
les enfants de son âge. On pouvait le laisser à un endroit pendant une heure et
le retrouver à la même place. Il ne jouait pas avec les autres
gamins », révèle la présidente du Centre de prise en charge des enfants
atteints d’autisme et des troubles envahissants du développement, orchidée
home.
Le retard
dans le langage et le contact difficile avec l’entourage sont
quelques caractéristiques de l’autisme. «Généralement l’enfant autiste à des
centres d’intérêts limités et ne s’intéresse pas au monde qui l’entoure.
Il peut rester des heures dans son coin sans joindre aux autres, ne
sourit pas beaucoup et répète inlassable les mêmes gestes », explique
Mbassi Awa Hubert. D’après le neurologue, le suivi des enfants autistes
nécessité la mise en place des structures psycho-éducatives.
Actuellement,
le Cameroun compte seulement deux centres de prise en charge
d’autistes : le Centre orchidée home crée à Douala par Marie-Mélanie Bell
et un autre à la fondation Chantal Biya. De ce fait, le suivi de cette catégorie
de malades reste onéreux pour des parents confrontés au manque de spécialistes
camerounais et obliger de se tourner vers l’Europe. « La prise en charge
d’un enfant coûte 200 000 F Cfa par jour en France et 50 000 F Cfa en
Belgique », révèle un responsable du Centre orchidée home. En à croire
Marie-Mélanie Bell, c’est la raison pour laquelle les Jca mettent l’acent cette
année sur la formation et le recyclage du personnel médical (médecins,
orthophonistes, psychologues, etc) intervenant dans ce domaine.
Elsa Kane
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