Danse. Cinq compagnies ont présenté une série de spectacles en cours de création à
l’Institut français de Yaoundé. L’objectif était de recueillir les suggestions
des critiques.
Le programme s’appelle « Tremplim danse ».
C’est un rendez-vous trimestriel conçu par le festival de danses et de
percussions « Abok I Ngoma », l’Institut français du Cameroun, le
collectif des danseurs de Yaoundé et qui propose une série de spectacles de
jeunes chorégraphes camerounais. Ces pièces de danse sont pour la plupart des
« Work in progress ». C'est-à-dire des spectacles donc la mise en
scène et l’écriture continuent d’être travaillées.
Malgré ce détail, cette première édition de
« Tremplin danse » n’a pas déçu la horde des jeunes venus acclamés
les leurs. La soirée a réservé de belles surprises. La grande attraction de la
rencontre a été le danseur Zora Nsake. Mordant comme un serpent, le jeune
chorégraphe a conquis le public au bout d’une prestation de seulement cinq
minutes. « Je suis » est un solo à l’écriture linéaire et limpide où
le corps du danseur occupe toute l’espace. Torse nu, uniquement vêtu d’un
jogging, il se contorsionne avec une facilité qu’on le croirait dépourvu de
muscles. Ses gestes, d’une finesse qui laisse penser qu’à force de travaille,
ce spectacle pourra faire son chemin.
« Les spectacles que nous avons sélectionnés sont
en cours de création et se confrontent pour la première fois à la scène et au
public. L’objectif ici est de recueillir les suggestions. Ces pièces sont
appelées à grandir, à faire leur chemin », explique Michel Ndjomgui, la
présidente du collectif des danseurs de Yaoundé.
Dans un registre différent, la compagnie « Mon
soleil » a aussi ému le public avec « Fashion victim », un solo
de 20 minutes. Ici, ce sont les bras et les pieds de la chorégraphe qui mènent
la danse. Perchée sur des talons vertigineux, habillée d’une robe à la «Marilyn
Monroe », elle se déplace sur la scène à la manière d’un mannequin. On a
l’impression d’assister à un défilé de mode. La danseuse montre ses chaussures,
fait des allers-retours, se déchausse, tourne sur elle-même, bouge les mains
dans tous les sens, écarte les jambes, s’embrasse toute seule. Ses gestes font
parfois penser à celles d’une effeuilleuse.
En fait « Fashion victime » est inspirée des
danses de cabarets comme « Lido ». La chorégraphie a ajouté des
notions de danse contemporaine pour une prestation originale qui a séduit les
spectateurs. Même si certains souhaitent que les passages érotiques soient
supprimés. Félicité Manga, les compagnies floor art crew » et « Sniper »
ont livré de belles prestations, quoique le manque de fluidité et la lourdeur
de certains danseurs doivent être corrigés. Nul doute que ça sera fait ;
en février 2014 lors de la deuxième édition de ce rendez-vous culturel.
Elsa Kane
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