Peintures.
Exposés à l’Institut français de Yaoundé, les tableaux de Rostand Kouam
Pokam étudient la profondeur des teintes.
Rostand Kouam Pokam est peut-être le nouveau maître des couleurs. Chez ce
plasticien formé à la faculté des arts plastiques et histoire de l’art de
l’université de Yaoundé 1 et à l’Institut de formation artistique de Mbalmayo,
la couleur n’est pas seulement un ornement.
Elle est la matière, le fil conducteur de son œuvre. Dans cette démarche, «Esthétique de la
couleur » réunit 15 tableaux, des acryliques sur toiles d’inégales dimensions où les teintes rouge,
jaune or, vert, bleue, violet, marron,
turquoise, noir, etc, ont été mélangées avec une rare doigté. Une
profondeur et un équilibre se dégagent de ses œuvres. Accrochés sur les murs
blancs de l’Ifc, elles tiennent les
visiteurs en captivité et ne le lâche plus.
Pour Landry Mbassi, commissaire de l’exposition, Rostand Kouam Pokam créé là une identité visuelle
très forte. Il propose un travail est à la fois original et audacieux.
Audacieux
parce que le plasticien ne se contente pas de mélanger les couleurs au gré de
ses inspirations, il essaye également de sortir
des schémas préétablis. Comme on
peu le constater dans « Trio », une acrylique sur toile de dimensions
150x100 cm. La fresque représente une scène de la vie courante dans un quartier
populaire. Les habitations, les personnages ce
tableau ont la même couleur jaune or que le ciel. Une démarche osée que
le plasticien assume. «J’aime construire
des compositions qui sortent de la
logique, de la nature. Avec cette toile
je prends des risques en mettant les mêmes couleurs au sol et au ciel. En tant que chercheur, la complexité m’attire. Je ne veux pas me complaire dans un
schéma tout tracé », explique l’artiste.
Cette
quête de la complexité fait d’«Esthétique de la couleur» une exposition pleine
de surprises. Elle raconte aussi les mutations et le train-train quotidien des
habitants d’une ville africaine. Les scènes représentées se découpent en trois
unité de temps ; le matin, l’après-midi et la nuit. On y voit des enfants
sur le chemin de l’école, des femmes de retour du marché, des hommes attablés
dans un bar. En somme, Rostand Kouam
Pokam bouscule les codes de la peinture tout en veillant à ce que son écriture
plastique n’égare pas les visiteurs.
L’univers de cet admirateur de Van Goh et de Christine Tchala
est à découvrir jusqu’au 31 octobre.
Elsa Kane
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