Exposition.
« Expressions sauvages » du photographe malgache Nicky Aina est un
plaidoyer en faveur de la protection de
la faune du continent.
La médiathèque de l’Institu français de
Yaoundé n’invite plus uniquement à la lecture. Ce cadre convie également à la
découverte des plasticiens. Depuis mardi dernier, c’est le photographe malgache
Nicky Aina, de son véritable nom Rakotondrazaly Andry Malalany Aina, qui
expose. Installé au Cameroun depuis six mois, l’artiste présente à travers
«Expressions sauvages » une vingtaine de portraits en gros plans de mammifères
et d’oiseaux d’Afrique. Subtilement glissées entre des rangées de livres et des
tables bancs, ces photos en couleur où domine le vert de la nature montrent des
crocodiles, des éléphants, des gorilles, des martinets, dans leur habitat
naturel ou non. D’une précision remarquable, le regard de cet autodidacte n’a
rien laissé au hasard. Son objectif a capturé la pose majestueuse d’un guépard,
la beauté gracieuse d’un cou de girafe, le regard perçant d’un souimanga ou
encore le sourire d’un gorille.
Regarder
«Expressions sauvages » c’est donc pénétrer un univers animalier chargé d’émotion,
de sensibilité et de mystère. Et dire que certaines images ont été prises dans
des lieux forts fréquentés du Cameroun. Comme le bois Sainte Anastasie ou le
parc zoologique et botanique de Mvog- Betsi à Yaoundé. « Mon travail met en
avant les différentes expressions des animaux qui nous rappellent parfois les
nôtres », souligne le photographe de 35 ans.
Afrique en
miniature
Biologiste de
formation, Nicky Aina a beaucoup puisé dans ce domaine scientifique pour faire
d’« Expressions sauvages » une oeuvre informative et militante. Son travail
photographique est un véritable plaidoyer en faveur de la protection des
animaux menacés par la chasse, le braconnage, la disparition
de leur habitat
naturel et les changements climatiques. « Malgré les travaux de conservation
menés sur certaines espèces, j’ai constaté qu’une partie du public africain n’a
toujours pas pris conscience de l’importance de ces animaux. La photo est un
outil didactique qui me permet de sensibiliser un large public »,explique ce
passionné de l’image qui a longtemps travaillé pour l’Américan museun of
natural
history. A
travers « Expressions sauvages », Nicky Aina rend hommage à la beauté
enchanteresse du Cameroun. « Mon travail n’est certes pas complet, mais il
montre qu’en matière de biodiversité, le Cameroun est vraiment une Afrique en
miniature ». « Expressions sauvages » s’achève en octobre prochain.
Elsa Kane
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