Les gens. « La saison de l’ombre », le septième roman de la prolifique écrivaine a
pour cadre l’Afrique précoloniale.
Décidément,
la question de l’identité tient à cœur à
Léonora Miano. La plupart de ses romans
abordent cette thématique. Chacun, bien sûr, sous un angle différent. Publié le
mois dernier aux éditions Grasset, « La saison de l’ombre » ne déroge
pas à la règle. Mais, contrairement aux précédents ouvrages de l’écrivaine, il
a pour cadre l’Afrique précoloniale. Il raconte la vie dans un petit village
perdu dans la forêt équatoriale, où vivent le clan « Mulango » et leurs voisins,
les « bwele », les « Bebayedi », les « Isedu ». La vie du clan « Mulango » bascule une
nuit lorsque dix jeunes initiés et deux anciens disparaissent sans laisser de
traces. Dans leur quête pour savoir ce
que sont devenus les disparus, Ebeise et
Eyabé, deux femmes du clan, découvrent
que la traite négrière, qui est alors à ses débuts, est à l’origine de cette
disparition.
Sur
son site officiel, Léonora Miano affirme
toutefois que « La saison de l’ombre » n’est pas un livre sur la
traite négrière. « Mon objectif n'ayant pas été de composer un roman historique,
forcément sujet à polémique, tant la question du trafic négrier demeure
sensible et, en ce qui concerne le vécu des Subsahariens non déportés, assez
pauvrement analysé », écrit-elle.
Pour la romancière son livre s’intéresse avant tout à
comment on vivait en Afrique équatoriale avant le choc de la rencontre avec
l’Europe. « Je parle des Subsahariens vivant dans une Afrique
précoloniale, et ne connaissant du monde qu'eux-mêmes et leurs voisins
immédiats », précise l’auteure.-
Installée
en France depuis 1991, Léonora Miano est née
en 1973 à Douala. Sa
bibliographie est riche de 7 romans, 2 recueils de nouvelles, un texte théâtral
et un essai. Elle a reçu de nombreuses distinctions. Notamment le grand prix
littéraire de l’Afrique noire 2012, pour
l’ensemble de son œuvre, le Goncourt des lycéens 2008, pour son livre
« Contours du jour qui vient » ou encore le prix du Premier roman de
Femme 2006 pour « L’intérieure de
la nuit ». Ce dernier livre est
d’ailleurs inscrit au programme scolaire
camerounais pour les classes de seconde.
Les élèves apprennent le développement narratif. Depuis 2010, Léonora
Miano dirige l’association
« Mohogany » qu’elle a créée et
qui a pour objectif de favoriser le dialogue entre les africains
et les afro-européens. Les
actions de l’association mettent
l’accent sur l’éducation et la culture.
Elsa Kane
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