Accéder au contenu principal

Mon bon ami le feu


Jean-Eric Ntogue. Jongleur de torches de feu à Yaoundé, le jeune homme rêve de travailler dans un cirque

Lorsque vous regardez Jean-Eric Ntogue, il semble être à l’épreuve de la chaleur. L’adresse et la souplesse dont il fait preuve lors de ses prestations de rue lui donnent l’allure d’un magicien. Le feu l’entoure de tous les côtés. En cette soirée du 17 février 2012, le jeune homme de 25 ans fait le tour des snack-bars et coins chauds de Yaoundé, comme il a coutume de le faire depuis près de 3 ans. 
Il est 20h, le saltimbanque a mis le cap sur le quartier Obili pour présenter son numéro de jonglerie de torches enflammées. Une activité qui prend une dimension spectaculaire, surtout dans la nuit, avec le contraste créé par la pénombre et les flammes jaunes.
Avec doigté, Jean-Eric Ntogue jongle trois torches enflammées qui virevoltent au-dessus de son visage et parfois autour de lui. Subitement, l'artiste laisse tomber une torche qu’il rattrape avec ses orteils avant de l’envoyer virevolter d’un coup de pied au-dessus de sa tête. Le public a le souffle coupé par cette improvisation. Une salve d’applaudissements salue cette prestation digne d'un cirque. Pour arriver à cette performance qui fait aujourd'hui sa réputation, Jean-Eric Ntogue a dû passer par de longues et dures années d'apprentissage. Sa passion pour la jonglerie naît lorsqu’il découvre le cirque à la télévision. Il est alors âgé de 11 ans. « je me demandais comment on pouvait jouer avec autant d’habileté avec le feu. Je rêvais d'être comme ce sorcier blanc», raconte-t-il. 
A 14 ans, le rêve de Jean-Eric Ntogue va prendre forme grâce à sa rencontre avec un missionnaire canadien qui lui apprend les bases du jonglage. « J'étais impatient et maladroit. Le Père Andréas me demandait d’avoir de la persévérance. J'ai commencé à jongler avec des balles de tennis avant d'utiliser des torches », précise-t-il. A 25 ans, il revendique 16 ans d'expérience dans cet art. 
Accidents
Ses numéros de jonglerie qui ne vont jamais au-delà de 25 minutes sont impressionnants mais dangereux. Car il y a un risque de brûlure. En 2004, Jean-Eric a échappé de peu à une immolation. Au cours d’un numéro, le vent a modifié la direction de la flamme alors qu'il faisait tournoyer une torche au-dessus de sa tête. Une cicatrice est visible sur la partie du crâne atteint par les flammes. Faute de cirque, Jean-Eric Ntogue se produit dans des goûters d’anniversaire et des soirées privées. « Il m'arrive de me produire chez des privés. Mais je ne gagne pas grand chose, parfois 5000 F.Cfa après un spectacle », se désole-t-il. La force de continuer, il dit la puiser de son fort désir de réaliser ce rêve de gosse qui ne l’a jamais quitté : appartenir à une troupe mondialement connue. En attendant, le jongleur travaille comme mécanicien en journée. L’activité lui permet de joindre les deux bouts. C'est aussi ça la vie, jongler entre rêve et réalité.

Elsa Kane

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ces couples de stars qui font rêver! L'amour frappe où il veut, quand il veut et bien souvent il ne faut pas chercher loin pour  le trouver.  Ces stars  se sont rencontrées grâce à leur métier et l’amour s’est invité au rendez-vous. Sandrine Nnanga et Adah Akenji, la musique berce leurs couers ! Les deux tourtereaux ont cristallisé l'intérêt du public en  simulant une scène de mariage  dans ce magnifique clip  d’ailleurs réalisé par Adah Akenji. Depuis  août 2019, ils ont officialisé leur union. Mr est réalisateur et chanteur mais préfére désormais laisser le chant à Madame. Dans le dernier clip de Sandrine Nnanga "Pas besoin" on voit qu'elle entendait un heureux événement.  Cynthia Elisabeth  et Stéphane Jung: Une histoire de cinéma   Une belle complicité amoureuse et professionnelle.  Cynthia Elisabeth Ngono et Stéphane Jung sont tous deux acteurs et réalisateurs.  La 1 ère ...

Quelle tenue traditionnelle ramener du Cameroun?

Sur la route du CHAN 2020 Plus de 200 ethnies au Cameroun. Une diversité ethnique, linguistique, religieuse incroyable ! Sur le plan vestimentaire, le Cameroun regorge de nombreux atouts. Le pays possède ses propres tissus comme  l'obom , tissu d'écorces d’arbre.    La beauté de ses tenues traditionnelles témoigne à suffisance de la créativité de ses artisans. Si vous venez au Cameroun pour le  #TotalCHAN2020 , n’hésitez pas à rentrer avec dans vos bagages, une de ces merveilles vestimentaires.  1 - L'obom Il désigne en réalité le tissu d'écorce d'arbre autre fois utilisé dans l'aire fang beti pour servir de cache-sexe aux guerriers. Aujourd'hui, il sert à la confection des vêtements de noblesse portés par les chefs traditionnels. Il se présente sous forme d'une tunique qu'on enfile par devant. L’obom sert aussi pour la réalisation du chapeau ou d'un petit sac.    2-Le Toghu ou Tog...

Sami Tchak raconte Donatien Koagne

Littérature. Auteur d’un roman   qui s’inspire de la vie du controversé homme d’affaires, l’écrivain   togolais rencontre le   public de Yaoundé ce mardi à l’Ifc. Il était attendu au Cameroun depuis 2011 date de la sortie de son dernier roman «Al Capone le malien », largement inspiré par la vie tumultueuses et peu orthodoxe de l’homme d’affaires camerounais; Donatien Koagne. En résidence d’écriture à la fondation la fondation Gacha   à Bangoulap dans la région de l’Ouest, Sami Tchak rencontre enfin ses fans ce mardi à 15h à l’Institut français de Yaoundé. Le lendemain, l’auteur qui n’est pas à son premier séjour en terre camerounaise, animera une autre causerie littéraire toujours à l’Ifc aux côtés de Nicolas Fargues (romancier et responsable du bureau du livre de l’Ifc), Joseph Fumtim (essayiste) et Florian Ngimbis (bloggeur). Le roi du Cameroun A sa parution, «Al Capone le Malien » a été salué par la   critique. Arrêté au Yemen en ...