Accéder au contenu principal

La « vierge » s’en est allée



Merveille Tsang’mbe. La chanteuse du groupe Macase décédée à 30 ans de suite d’un tragique accident de moto était aussi  épouse et sœur de musiciens. 

Au quartier Eleveur à Yaoundé, le domicile de la défunte ne désemplit pas. Depuis l’annonce de  sa disparition, la famille, les amis et les connaissances arrivent de partout, à toute heure  pour adresser leurs condoléances. Au milieu, Yves Matolo Makondo, le jeune veuf déjà  vêtu de noir affiche une barbe de 2 jours et des yeux hagards. Malgré la douleur, il veut tenir le coup et répondre à tous ceux qui lui demandent d’une voix larmoyante si c’est vrai que « leur petite Merveille est bien partie ».

 Dans la concession entourée d’un petit champ de maïs, un silence se fait lorsqu’il faut évoquer les circonstances de la mort de la chanteuse. Ce vendredi là, elle tenait à aller encourager une autre jeune chanteuse, Valdez Mbang qui depuis son sacre au concours Mutzig star en 2015, travaille pour se construire une belle carrière. Ce soir là à 20h, Valdez Mbang donnait un concert dans cabaret du carrefour Jamot, raconte son époux. Comme la plupart des habitants du coin, Merveille Tsang’mbe a emprunté une moto. Ngousso est l’un des quartiers les plus densément peuplé de Yaoundé. A cause d’interminables bouchons, les taxis rechignent de plus en plus à s’y aventurer surtout aux heures de pointe. « Assise derrière une mot, Merveille a vu venir une situation dangereuse et a sauté  de la moto. Malheureusement elle est tombée sous les roues d’une voiture ».

La douceur d’unevoix

« Une fin tragique pour une personne si douce, si discrète », est ému le manager et promoteur culturel Tony Mefe en apprenant la nouvelle. «Douce ». Le qualitatif revient régulièrement dans les propos des artistes lorsqu’il faut décrire cette chanteuse dont le teint était d’un noir d’ébène.  C’est cette pureté qui, 5 ans plutôt, avait séduit le très méticuleux guitariste Serges Maboma alors à la recherche de nouvelles  pépites pour une nouvelle dimension au Macase après le départ de 5 des 7 membres fondateurs du groupe Corry Denguemo, Blick Bassy, Henri Okala, Ruben Binam, etc.

 A côté de Sandrine Nnanga, Léonie Langa, Merveille Tsang’mbé trouve très vite sa place du groupe promoteur du « bantou groove ». Elles forment ce que la critique et  le monde de la musique surnomment très vite « Les trois vierges ». Leurs voix est un pur régal, leur complicité contribuent au succès de la nouvelle écriture de Macase. Après le départ de Léonie Langa  vers ses rêves d’une carrière solo, Sandrine Nnanga, Merveille Tsang’mbé ont continué l’aventure. Plus complice que jamais. Les voyages se sont enchainés, Allemagne, Côte-d’Ivoire. « C’était une personne vraiment attachante. C’est elle a posé sa voix sur le générique de mon émission. Le grand bonjour sur Afrika 2 radio », raconté émue le journaliste Eric Fopoussi. Maquilleuse de talent, Merveille prenait volontiers le pinceau pour ces amies chanteuses comme Taty Eyong. 
Yves Matolo Makondo, le coup est dur. Il n’a pas seulement perdu une épouse mais aussi une collègue avec qui il partageait l’amour de la musique et nourrissait de projet. « On travaillait beaucoup en semble. D’ailleurs en mai quelques jours avant son anniversaire le 25 mai, nous avons accompagné son frère le chanteur David Baliaba Baliaba. Elle, au chant et moi à la guitare », confie le chanteur de gospel plus connu  comme Yves Lévite, son nom de scène. C’est le 8 juin 2013 qu’ils ont convolé en juste noce. De leur amour est née deux adorables gamines de 4 et 2 ans sur lesquelles il devra désormais veiller seul. En attendant, il regarde, « Tchelly » l’un des titres de la chanteuse. Il résume ce en quoi elle croyait, l’amour et la vie de famille, et la musique. Sa vie était une chanson.    
               
 Elsa Kane                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ces couples de stars qui font rêver! L'amour frappe où il veut, quand il veut et bien souvent il ne faut pas chercher loin pour  le trouver.  Ces stars  se sont rencontrées grâce à leur métier et l’amour s’est invité au rendez-vous. Sandrine Nnanga et Adah Akenji, la musique berce leurs couers ! Les deux tourtereaux ont cristallisé l'intérêt du public en  simulant une scène de mariage  dans ce magnifique clip  d’ailleurs réalisé par Adah Akenji. Depuis  août 2019, ils ont officialisé leur union. Mr est réalisateur et chanteur mais préfére désormais laisser le chant à Madame. Dans le dernier clip de Sandrine Nnanga "Pas besoin" on voit qu'elle entendait un heureux événement.  Cynthia Elisabeth  et Stéphane Jung: Une histoire de cinéma   Une belle complicité amoureuse et professionnelle.  Cynthia Elisabeth Ngono et Stéphane Jung sont tous deux acteurs et réalisateurs.  La 1 ère ...

Quelle tenue traditionnelle ramener du Cameroun?

Sur la route du CHAN 2020 Plus de 200 ethnies au Cameroun. Une diversité ethnique, linguistique, religieuse incroyable ! Sur le plan vestimentaire, le Cameroun regorge de nombreux atouts. Le pays possède ses propres tissus comme  l'obom , tissu d'écorces d’arbre.    La beauté de ses tenues traditionnelles témoigne à suffisance de la créativité de ses artisans. Si vous venez au Cameroun pour le  #TotalCHAN2020 , n’hésitez pas à rentrer avec dans vos bagages, une de ces merveilles vestimentaires.  1 - L'obom Il désigne en réalité le tissu d'écorce d'arbre autre fois utilisé dans l'aire fang beti pour servir de cache-sexe aux guerriers. Aujourd'hui, il sert à la confection des vêtements de noblesse portés par les chefs traditionnels. Il se présente sous forme d'une tunique qu'on enfile par devant. L’obom sert aussi pour la réalisation du chapeau ou d'un petit sac.    2-Le Toghu ou Tog...

Sami Tchak raconte Donatien Koagne

Littérature. Auteur d’un roman   qui s’inspire de la vie du controversé homme d’affaires, l’écrivain   togolais rencontre le   public de Yaoundé ce mardi à l’Ifc. Il était attendu au Cameroun depuis 2011 date de la sortie de son dernier roman «Al Capone le malien », largement inspiré par la vie tumultueuses et peu orthodoxe de l’homme d’affaires camerounais; Donatien Koagne. En résidence d’écriture à la fondation la fondation Gacha   à Bangoulap dans la région de l’Ouest, Sami Tchak rencontre enfin ses fans ce mardi à 15h à l’Institut français de Yaoundé. Le lendemain, l’auteur qui n’est pas à son premier séjour en terre camerounaise, animera une autre causerie littéraire toujours à l’Ifc aux côtés de Nicolas Fargues (romancier et responsable du bureau du livre de l’Ifc), Joseph Fumtim (essayiste) et Florian Ngimbis (bloggeur). Le roi du Cameroun A sa parution, «Al Capone le Malien » a été salué par la   critique. Arrêté au Yemen en ...