En trois albums solo, Blick Bassy a inscrit son nom sur
la liste des artistes africains les plus côté de la world music. En 2016 il
publie « Le Moabi Cinéma » couronné d’un Grand prix littéraire d’Afrique
Noire. Prix qu’il a reçu le 28 Mars en
présence du ministre des Arts et de la culture. Malgré un agenda surchargé, il
a accepté de répondre à nos questions.
Vous avez reçu le -rand prix
littéraire d’Afrique noire. Comment avez-vous appris la nouvelle et quels
sont les sentiments qui vous animent ?
C’est mon éditeur qui me l’a annoncé. J’ai été surpris
car le coup de fil m’a trouvé en plein vocalise, l’esprit totalement concentré
sur autre chose. Il m’a fallu quelques minutes pour réaliser l’importance de
cette nouvelle qui venait donner un coup d’éclat à ma journée qui commençait
tranquillement, suivant son rituel quotidien.
Votre livre est sorti en 2016 et
traite de la question d’immigration. Le thème est récurrent dans la
littérature. Qu’est-ce qui selon vous a militer en sa faveur ?
Le livre est sorti en 2016, et le Grand Prix est donc
celui de 2016 car la sortie du livre précède l'événement d’un an. Je pense que
dans la littérature ou ailleurs, personne n’invente un thème, c’est le
traitement, la vision et l’approche de chaque auteur qui fait la différence, à
cela peut s’ajouter le style, et donc la forme puis le fond bien sûr. Au-delà
de son traitement original, je pense il y a surtout le fond, car le fil reste
que autour de la mobilité, mais en périphérie je traite d’autres maux de notre
société globale ou beaucoup de concepts philosophiques sont instrumentalisés
par ceux la même qui sont censés être les garants d’un équilibre et d’une
stabilité de notre société.
.Pouvez-vous
pour nos lecteurs présentez brièvement Le« Moabi
cinéma » ?
Le Moabi Cinéma est l’histoire de 5 jeunes
camerounais, Boum Bibom, Kamga, Obama, Simonobisick et Google + , qui , après
leurs études secondaires rêvent tous de s’expatrier, à la quête d’une vie
meilleur, jusqu’au jour ou, lors d' un match de foot dans leur quartier, le
ballon va atterrir dans la petite forêt attenant le terrain de foot. Le
personnage principal, Boum Biboum , sous la pression du grand frère du
quartier, Yap, va donc à la recherche du ballon et va découvrir un Moabi géant
caché sous une clairière et protégé par l’armée du Cameroun. En se
rapprochant de l’arbre géant, il va découvrir que celui-ci possède un écran
géant naturel encastré dans son ventre et diffuse des images réelles et sans
filtre de la réalité en occident. Découverte qui viendra alors bouleverser les
plans des 5 copains. Que vont-ils découvrir? Vont-ils toujours partir? La suite
dans « Le Moabi Cinéma ».
De l’écriture musical à l’écriture
romanesque il y a un pas que vous n avez pas hésité à franchir. Cela été une
exercice facile pour vous?
J’avoue que le fait d’être déjà auteur de mes chansons
m’a un petit peu facilité la tache car ma mémoire étant déjà habituée aux jeux
de mots. Je suis aussi passionné d’écriture et de lecture, il m’a presque
qu’été évident de passer à l’écriture, dans le sens de mener un projet
d’écriture du début à la fin.
Maintenant que vous êtes entré par
la grande porte dans le landernau littéraire africain, quels sont vos projets
en littérature ?
Je travail sur petit livre de conte illustré
pour enfant et je suis déjà sur un deuxième roman.
Musique, littérature, cinéma, vous
êtes décidément un artiste pluriel ?
Mon roman comme par ceci: « comment être soi
dans une société ou la notion de singularité est brouillée dès notre naissance.
« Tu es pluriel, assume-le et tu découvriras tes différentes facettes »
disait mon père.
Propos recueillis par Elsa Kane
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