"Être gay au Cameroun s'apparente à un combat sans fin. Si en plus vous êtes malade et de sucroit pauvre, c'est le suicide assuré ", m'a dit un jour une personne active dans la protection des droits des minorités sexuelles.
Tout le monde le sais au Cameroun, l'homosexualité est condamné par le code penal. C'est une illégalité punie entre six mois et 5 ans de prison ferme et une amende qui va de 20 000 à 200 000 Cfa. Traqués, victimes d'arrestations arbitraires, de violences verbaleset physiques, de tortures morales, les LGBT n'ont souvent plus de droit, encore moins le droit à la santé.
Alors que d'importants progrès ont été réalisés en ce qui concerne la couverture antiretrovirale au Cameroun, notamment chez la femme enceinte Où on est passé de 24% en 2009 à 70% en 2015, des homosexuels décèdent encore dans des conditions difficiles faute de soins appropriés.
En cause? La double discrimination dont ils sont victimes. Pourquoi double ? " Parce que pour beaucoup de personnes, l'homosexualité est une anomalie, une perversition, unmalifice. Quand en plus tu es atteint du Sida, la maladie du siècle " on te dit que tu n'as ce que tu mérites", regrette notre source.
Le regard sur les malades du SIDA évoluent certes, mais les discriminations persistent. "La discrimination et la stigmatisation sont réelles dans notre société et constituent un obstacle à la prévention du Vih - Sida", a reconnu Andre Mama Fouda, le Minsante en 2015 lors du lancement d'une campagne de communication sur ce problème . Des études publiées par l'association Recap+ avec l'appui du Ppsac en 2015, indiquent que 23% des personnes vivants avec le Vih - Sida ont perdu leur emploi et 81,2 sont exclues des activités familiales et 75% des activités religieuses.
" je veux bien qu'une personne n'aime pas les homosexuels. Mais qu'on te refuse un traitement au motif que personne ne t'a envoyé "faire les choses du diable". Ça me dépasse seulement!", s'émeut une militante qui se rappelle, ce "frère" répartit de l'hôpital sans son traitement sous les regards dédaigneux d'un personnel soignant auprès duquel il était pourtant venu chercher conseil . " l'infirmière qui l'a reçue ne s'est pas gênée pour révéler son statut et son orientation sexuelle. Partout, les gens chuchotaient à son passage", regrette -t-elle un brin amer.
"Les gens ne s'imaginent pas la souffrance morale que cette situation engendre . Souvent pour se faire traiter, nous devons camoufler les raisons pour lesquelles nous venons consulter". "Se rendre à l'hôpital, c est déjà prendre un risque de se faire humilier, agresser, dénoncer et même jeter en prison. Alors parfois certains préfèrent rester dans l'anonymat qui leur procure une certaine sécurité ".
Toutefois, reconnaît - on dans la communauté, les choses changent. Au pas de tortue certes. L'état camerounais a intégré , les LGBT dans son programme de lutte contre le Vih - Sida. La possibilité d'avoir des hôpitaux pour HSH a déjà été évoquée par le ministre de la Santé publique. De son côté , la société civile ne chôme pas. On compte aujourd'hui plus d'associations LGBT que par le passé.
En 2012, celle-ci à fait des propositions en demandant notamment que la distribion des médicaments soit décentralisée pour éviter la stigmisation des LGBT. Il serait question que les traitements contre le Viah - Sida soient également disponibles dans les centres communautaires et même que les associations soient autorisées à les distribuer. Pour l'heure, les LGBT, les travailleurs et travailleuses de sexe, les drogués, etc sont suivis dans les mêmes centres de santé . "On continue de se battre pour que la situation change ", dit un militant.
Ce billet est ma con tribut ion à la campagne #Santé Pour Tous initiée par des bloggeurs camerounais. Vous pouvez- ou suivre sur les réseaux sociaux avec le hastag #SantéPourTous.
Quelques liens d'articles déjà publiés:
Le médecin n'est pas un faiseur de miracle (Fotso Fokam)
Vih-Sida : Comment vivre
longtemps avec le virus? (Martine Ndo)
les hôpitaux camerounais sont des malades très mal soignés, (Francis Nouanga)
Vih-Sida, la necessaire éducation (Christian Cedric)
Pourquoi l'argent est-il la priorité dans les hôpitaux au Cameroun (Tchakounte
Kemayou)
Aucune femme ne devraient mourrir en donnant la vie (Mireille Flore Chandeup)
Il était u e fois Monique Koumateke, (Dierdier Ndengue)
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