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Abok I Ngoma



                                                         L’Afrique danse à Yaoundé
 
  « On est où là ». C’est le thème de la 7éme édition du festival Abok i ngoma qui  s’ouvre ce soir à 19h à l’Institut Français de Yaoundé. La cérémonie de lancement sera présidée par Ama Tutu Muna, le ministre des Arts et de la culture (Minac). 35 compagnies de danses patrimoniales, contemporaines, urbaines et de percussions venues de 14 pays  vont donner des spectacles dans les salles et dans les espaces hors murs tels que l’Ifc, l’Institut Goethe, la prison centrale de Yaoundé, le centre culturel Othni et les mairies d’Ebolowa et d’Akom  II.
 Cette année le festival s’annonce riche et dense avec une programmation très alléchante. En effet plusieurs innovations ont été apportées par le comité d’organisation, l’association Meka. Après Tunis, Yaoundé a été choisie pour accueillir la plate-forme régional «danse l’Afrique danse » portée par l’Institut Français de Paris. On annonce aussi des spectacles de chorégraphes de renommés comme  le danseur étoile Merlin Nyakam. Lancé dans cette dynamique « Abok I Ngoma » souhaite séduire le public jeune et s’ouvre encore plus aux danses urbaines. Des après-midi Hip-hop sont d’ailleurs prévues pendant le festival qui s’achève le 29 novembre. « La danse contemporaine est placée au cœur de nos préoccupations. Le festival est l’occasion d e faire le point,  d’évaluer le chemin parcouru. Il se tient dans un souci de préservation, de  valorisation et de transmission du patrimoine ’d’ici», explique Elise Mballa Meka, la directrice artistique d’ « Abok I Ngoma ».
Dans cette optique, une conférence-débat télévisée et radio sera diffusée sous le thème. « Quel avenir pour le danseur et chorégraphe en Afrique ? ». La centrale de lecture publique, village du festival va abriter des ateliers de danses, de  percussions, et des causeries. Les artistes pourront rencontrer des professionnels : directeurs de festivals, chorégraphes,  des promoteurs culturels venus du Mozambique, du Burkina-Faso, de France. Une exposition de costumes de scène est prévue. «Abok I Ngoma » sera aussiponctué des « afer-shows », un carnaval des meilleurs fans clubs d’université du Cameroun.

Photo Yvon Ngassam

Sous un air de hip-hop

Abok i ngoma. Une série de spectacle a ponctuée la sixième journée de ce festival. 


 Absentes il y a quelques années de la programmation des festivals de danses, les danses urbaines telles que le hip-hopou le breakdance  sont désormais de la plupart des grands rendez-vous chorégraphiques du Cameroun. Pouvait-il en être autrement quand on sait qu’un jeune sur trois, surtout dans les grandes villes s’adonne à cet art.  Mercredi dernier à l’Institut Goethe  de Yaoundé, la bande à Timothée Ngbele a laissé éclore le dynamisme d’une jeunesse qui vit avec son époque. « Intégration » est le titre de cette pièce chorégraphique d’une trentaine de minutes. Elle aborde la question de l’intégration sous toutes ses facettes, sociales et politiques.  L’intégration,  c’est parfois un combat ardu pour se faire accepter au sein d’une entreprise, par un groupe d’amis,  etc. Une analyse que les danseurs traduisent à travers des pas et des mouvements de danses rapides et parfois brusques. 

« Attends un peu »


« Ghetto-blazer » au milieu de la scène, Anicet Ngaba, Alima Atangana, Aboubakar Sidiki et Timothée Ngbele dansent avec fluidité en prenant appuis sur leurs mains, leurs têtes. En fait, « Intégration » ce n’est pas seulement du hip-hop. C’est plus un savant mélange des figures acrobatiques du hip-hop  et des mouvements de  la danse contemporaine. Ils ont également exécuté quelques pas de bikutsi. Un mélange fort réussi pour un spectacle vivant et innovant acclamé par un public conquis. Mais ce ne fut pas le seul moment fort de la soirée. Après l’Institut Goethe, les festivaliers ont été conduits à l’Ifc où était programmé d’autres spectacles. Notamment « Attends un peu », un duo qui a réuni l’énergique Michèle Ndjongui et son collègue burkinabé Sigué Sayouba. Ce spectacle, objet de trois résidences de création au Cameroun et en France aborde la question du doute. « Qu’est-ce qu’on attend  pour être heureux ? On entend le moment de faire un enfant, de trouver du travail, de guérir, le temps passe, et on continue d’entendre », remarque le duo. Ces incertitude s sont exprimés par des gestes bien travaillés et faciles à comprendre. Le duo est uni par une belle complicité artistique  qu’on ne se lasse pas de regarder.

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