Photographies. Exposé à
l’Institut français de Yaoundé,
« Morceaux d’Afrique » du photographe Hervé Dangla magnifie les
paysages urbains de nos cités.
Hervé
Dangla est un photographe féru de voyages. Comme le navigateur et artiste
français Titouna Lamazou, il profite de ses voyages à travers les continents
pour immortaliser les paysages du monde.
En cours à l’Institut français de Yaoundé (Ifc) depuis le 13 février,
« Morceaux d’Afrique » est le résultat d’un périple de 4 mois qui l’a
conduit des rues animées du Burkina Faso aux villages de pêcheurs solitaires au
Maroc. Disposés avec recherche et harmonie, les 23 photographies de
l’exposition sont d’une saisissante beauté.
Elles montrent l’Afrique dans ce qu’elle a de naturelle, de particulier
et de spontané.
Depuis
de nombreuses années en effet, Hervé Dangla, qui vit et travaille à Toulouse
(France), s’intéresse particulièrement
aux paysages urbains, aux mémoires culturelles des quartiers et de leurs
habitants. Dans « Morceaux d’Afrique », le photographe ne s’est pas
éloigné de ce centre d’intérêt.
Sur un cliché en couleur de format moyen, le
photographe montre comment un bidonville s’est créé le long d’une plage à
Cotonou au Benin. Les habitations, pour la plupart en matériaux provisoires,
sont si proches de la mer que les vagues menacent de les engloutir. Une
situation qui ne semble pas préoccuper les habitants du bidonville, peu
informés des conséquences écologiques
d’une telle occupation de l’espace.
En fait, à travers « Morceaux
d’Afrique », Hervé Dangla veut montrer la complexité des paysages urbains
d’Afrique. La majorité des cités du continent sont en effet des villes doubles.
Avec d’un côté des quartiers qui obéissent à une organisation précise et une
architecture respectueuse dans certains cas des normes écologiques. Et de
l’autre côté, des quartiers aux constructions anarchiques ne respectant aucun
tracé. Il suffit parfois de traverser un
petit pont pour basculer d’un de ces univers à l’autre. Comme on peut le
voir dans un cliché pris à Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso, où la gare
voyageur sert de « frontière » entre un quartier résidentiel et une
favela.
Réalisé avec des photographies en argentique,
en noir et blanc et en couleur, l’exposition « Morceaux d’Afrique »,
qui s’achève le 2 mars, est un plaidoyer en faveur d’une véritable politique
urbaine en Afrique. En plus de cette exposition, Hervé Dagnla anime un atelier
de photographie avec les photographes du « Collectif
kamera ». La restitution de cet atelier sera présentée au cours d’une
exposition de diptyques le 12 mars à Yaoundé.
Elsa Kane
Commentaires
Enregistrer un commentaire