Dave
K. Moktoi. Lors d’un séjour au Cameroun, le célébré humoriste
a monté un spectacle avec des personnes victimes de viol pour les aider à
surmonter leur traumatisme.
Dave k. Moktoi. Photo, Elsa Njiale |
« La création
de ce spectacle a été très émotive. J’ai travaillé pendant 10 jours avec
des filles et des garçons à qui je devais montrer comment utiliser le rire et
l’ironie comme thérapie. Cela n’a pas été facile. Ils avaient peur de replonger dans ces souvenirs sombres étant donné que le
viol laisse toujours des séquelles. Il fallait leur redonner confiance. Au
final tout ces bien passé. Nous avons
joué le spectacle le 23 août à Douala avant de venir ici. Le 1er septembre nous
serons à Bafoussam.», explique l’humoriste qui n’était pas à sa première
expérience de ce genre.
En effet depuis 2003,
Dave K. Moktoi a régulièrement utilisé l’art pour sensibiliser le grand
public sur des fléaux comme le Vih-Sida. A Washington Dc où il réside actuellement, le comédien travaille régulièrement avec des malades du cancer. Car pour cet
artiste qui place l’homme au centre de sa création artistique, le rire est un
médicament. Mieux une arme. Comme le
dramaturge français Molière, l’artiste
pense « qu’il faut corriger les mœurs en riant » d’où le ton souvent
sarcastique que l’on retrouve dans ses créations. Notamment dans «Afrik en
rires », son propre spectacle qu’il est venu présenter au pays.
Le spectacle dénonce les idées reçus et le
regard négatif des blancs sur l’Afrique. Pour Dave K. Moktoi, le continent
noir n’est ni le paradis, ni l’enfer.
C’est une terre hybride riche de ses hommes.
Et quand on lui demande pourquoi, il est resté loin de cette terre qui l’a vue naître pendant des années.
Il répond par un soupir à fendre l’âme.
C’est sûr le Cameroun lui a manqué. Émeut par l’accueil chaleureux de ses fans,
le comédien qui porte également la casquette de cinéaste, souhaite revenir au
pays pour la réalisation d’un long métrage. « Ce sera un film plein de
sarcasmes où la dérision occupe une place importante » explique Dave
K. Moktoi.
Elsa Kane
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