L’enfant terrible
de la BD africaine
Pahé. Le
bédeiste Gabonais est l’un des invités de la 13ème édition du
Festival international de la caricature et de l’humour de Yaoundé.
C’est un
artiste affable et plein de bonhomie que nous avons rencontré hier à la 13ème
édition du Festival international de la caricature et de l’humour
(Fescarhy) qui se tient depuis le 2 juillet 2012 à l’hôtel de ville
de Yaoundé sous le thème, « Derrière des femmes d’impacts …des hommes
emblématiques ». Le visage poupin, Pahé de son vrai nom Patrick
Essono, un fang, porte fièrement une
barbe en forme de bouc. Depuis la création du Fescarhy en 1996, le
caricaturiste est régulièrement présent. C’est d’ailleurs au cours de
l’édition 2003 de ce festival qu’il fait une rencontre déterminante pour la
suite de sa carrière. En effet, de passage à Yaoundé, l’éditeur Suisse
Pierre Paquet est séduit par la spontanéité et l’originalité du travail de Pahé
et décide de l’éditer.
«Au départ,
Pierre Paquet a apprécié « Dipoula », le personnage principale
de ma BD éponyme. C’est un petit albinos espiègle et drôle qui fait
aussi face aux préjugés sur les albinos. Pierre Paquet m’a conseillé de
réadapté mon livre pour qu’il puisse se vendre à l’international.
Actuellement, « Dipoula » est édité en trois tomes. Nous avons
aussi deux tomes de « La vie de Pahé » qui racontent mon enfance en
France et au Gabon. J’ai également 4 recueils de caricatures », se réjouit
le caricaturiste.
Iconoclaste
Et ce n’est pas
tout. « Le monde de Pahé », un dessin animé tiré de sa bande
dessinée « La vie de Pahé » est diffusé depuis quelques années
sur des chaînes de télévisons françaises et belges comme France 3 et la Rtbf.
Le bédéiste a obtenu du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qu’il préface le
recueil « Ali 9, Roi de la République gabonaise » qui retrace
l’histoire politique de ce pays. Une reconnaissance importante qui permet
à ce natif de Bitam dans le nord du Gabon, de s’imposer dans
l’univers de la bande dessinée africaine comme un modèle de
réussite.
Malgré tout,
Pahé a gardé le ton iconoclaste de ses débuts dans la presse écrite
gabonaise. Rien n’échappe à ses coups de crayons féroces. Même pas
les lettres de Marafa Hamidou Yaya, l’ex-secrétaire général de la
présidence de la République incarcéré au Sed pour détournement de deniers
publics. Pour Pahé, le caricaturiste doit être un artiste engagé. A ceux qui
lui reprochent son ton dur, il répond: « eh bien ! Ils n’ont
qu’à ne pas lire Pahé ». Il est comme ça Pahé, passionné par son
travail et la tête plein de projets. Il ne demande qu’une chose, entrainer ses
fans dans son univers satirique.
Elsa Kane
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