Les
inédits des trésors de l’Islam en Afrique
Institut du monde arabe.
Une exposition retraçant 13 siècle de pratique de l’Islam en Afrique noire à
travers l’art, l’architecture et les pratiques rituels s’ouvre le 14 avril à
Paris.
Le Maghreb, le moyen orient et l’Afrique noire
entretiennent des relations fortes de plus de 13 siècles. Un riche passé
malheureusement peu enseignée et étudié regrette Jack Lang
ancien ministre français de la culture et actuel président de l’Institut
du monde arabe à Paris (Ima). Avec la
grande exposition pluridisciplinaire « Les Trésors de l’islam de
Tombouctou à Zanzibar », l’Ima veut en levant un pan de voile sur cette
page de l’histoire, montrer une autre image des
relations entre l’Afrique noire et le monde arabe. Il s’agit aussi comme l’écrit Jack Lang à la
préface du dossier de presse parvenu à notre rédaction de « réaffirmer aussi,
s’il en était besoin, que l’Occident n’est pas seul à écrire l’histoire ».
Pendant quatre
mois (14 avril au 30 juillet) à Paris, le public remontera le temps. « Les trésors de l’islam
de Tombouctou à Zanzibar » explique comment par le biais des échanges
commerciaux, l’islam s’est propagé du
Maroc au Sénégal, en passant par l’Ethiopie, le Kenya, le Mali, le Nigéria, la
Tanzanie, le Soudan au point d’influencer les pratiques religieuses, le mode d’habitation,
l’organisation sociale et alimentaire des populations de ces contrées. L’histoire
nous est contée par le biais de plus de
300 œuvres patrimoniales et contemporaines au moyen de la sculpture, la
photographie, l’archéologie, l’architecture, la peinture, l’installation, de
l’ethnographie, etc. L’innovation majeure du projet est réside dans la présentation des
œuvres pour la plupart inédites, « issues de collections rarement
présentées » comme, les manuscrits de la bibliothèque Mamma Haidara à
Tombouctou. Et encore les pièces sénoufo et dioula issues de la collection
privée de Patrick Girard.
Portraits des 17 rois Bamoun.@fhollande "je suis venu plus de 10 fois à @imarabe mais cette exposition est particulièrement remarquable" pic.twitter.com/DRp4ymKqWf— Élysée (@Elysee) 13 avril 2017
« L’objectif
de ce projet est de déconstruire les préjugés qui ont façonné notre vision de
l’histoire des relations entre le monde arabo-musulman et les pays au sud du
Sahara. La colonisation européenne en Afrique subsaharienne a contribué à
enraciner des représentations dont nous avons peine à nous défaire. D’autant
plus que les sources locales sont lacunaires, fragmentées. Ainsi, en utilisant
l’écriture comme fil conducteur, nous souhaitons interroger le principe selon
lequel l’histoire en Afrique subsaharienne reposerait uniquement sur
l’oralité », écrivent Nala Aloudat et Hanna Boghanim chargées de
collections et d’expositions à
l’Institut du monde arabe dans le dossier de presse.
Pour aider le public
à faire ce voyage dans le temps, « Les trésors de l’Islam de Tombouctou à
a Zanzibar » été conçue comme un
chemin à parcourir en trois étapes. La première plongera le visiteur dans
l’Afrique du VIIIe siècle. Des Selles de chameau touareg, Fragment de tiraz, textile brodé de fils d’or de Dongala au
Soudan disent la progression de l’islam. Dans le parcours 2, l’exposition
interroge l’appropriation de l’Islam par les populations qui l’ont intégrée
dans leur propre tradition donnant ainsi naissance à des cultes comme le Mouridiyya au Sénégal et une
architecture typique comme le Tambeni au cœur du Delta du Niger. La troisième
étape porte sur « Les arts de
l’islam au sud du Sahara » tel que le Masque baga nalu Landuma de Guinée ou en
encore les planches des rois d’Ibrahim
Njoya présentant les portraits de dix-sept rois bamum, de Nshare Yen à Njoya.
Elsa Kane Njiale
Article paru dans l'édition du quotidien camerounais Le Jour du 11 avril 2017
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