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8ème edition du Festival national des Arts et de la culture à Yaoundé .

 Vaste déploiement artistique à Yaoundé


Festival national des arts et de la culture. La huitième édition a bien démarrée hier au musée national avec une affluence appréciable.

Lentrée du musée national est ornée dune imposante affiche publicitaire.  La photographie montre le président de la république Paul Biya tenant dans sa main gauche Anne Marie Nzié, la voix dor de la musique camerounaise qui nous as quitté  le 24 mai dernier et  la petite sœur de celle-ci dans lautre. Limage est frappante et retient lattention des automobilistes comme des piétons. Chacun y va de son commentaire mais la curiosité domine. « Quest-ce qui se passe même ici ? », demande un passant. « Bienvenu à la huitième édition du Festival national des arts et de la culture du Cameroun », répond une hôtesse en lui remettant le programme de la journée et celui de la semaine. « Entrez pour découvrir par vous même ce qui sy passe. Cest gratuit », poursuit lhôtesse.  Marcel ne se fait pas prier et joint le geste à la parole. Le temps de passer au contrôle et au détecteur de métaux, le voilà de plan pied sur le site où des centaines de personnes vont et viennent dans tout les sens sur un soleil de plomb.

 Le pas hésitant, le jeune débrouillard en embrasse du regard lesplanade du musée national qui lui semble tout à  coup très vaste. « De quel côté commencer », se demande-t-il. Heureusement, la configuration du site a été pensée de façon à faciliter le déplacement des visiteurs. Notre bonhomme se trouve sur la partie basse, celle réservée aux cases patrimoniales représentants les différentes  aires ethnoculturelles du pays ont été construites.

 Bientôt, alors que la foule se fait de plus en plus pressante, un chant sélève du côté des espaces réservés aux ressortissants de la région de lEst. Un attroupement joyeux se forme vite pour admirer le magnifique déploiement des artistes. Devant une maison de pygmée construites en feuilles, un homme, le torse-nu, une jupe de raphia autour des reines tient dans ces mains, une lance de chasseur quil semble vouloir lâché sur un animal imaginaire. A côté de lui, un pygmée baka dâge mur uniquement vêtu dun cache-sexe prend la pose. Derrière lui, trois femmes chantent et dansent aux sons des tambours et de leurs voix. Tout prêt, un bantou présente quelques écorces de la pharmacopée baka-bantou. La mise en scène est si parfaite quon se croirait dans un campement pygmée.


Pour Lionel Evina, cest une grande découverte. « Je navais jamais vu des pygmées avant sauf à la télé », dit-il les yeux écarquillé de ravissement. Pour immortaliser ce moment, la technologie est mise en contribution.  Téléphone portable, tablette, appareil photo sortent des sacs. Dans les airs, on peut même apercevoir quelques drones de la start-up « Camer-drone boy » qui capturent tout.


Au fil des heures des orchestres entiers, des troupes de danses se déploient sur  létendu donnant le tournis aux visiteurs ne sachant où donner de la tête. Avide découverte, Lionel Evina décide de partir à la découverte de « lAdamaoua ». Ici la mise en scène reprend la vie dans un saré. Assise sur des nattes deux femmes à mains teintées de henné dessinent des arabesques sur des calebasses. A côté delles, un forgeron expose son arsenal : marteau, enclume, lance, cloche en fer, couteaux, etc. Tout près de lui, un salon fait de poufs en cuir remplit de coton, de tables et tabourets au pied en corne de bœuf et les pas de danse  des membres de renaissances  culturelle Mboum Labi de Ngaoundéré plonge les festivaliers dans latmosphère de la vie sahélien. Le spectacle est beau. Même les journalistes venus pour des reportages se laissent captiver oubliant de prendre des notes. « jai toujours voulu me rendre au nord. Mais les moyens me manquent. Je me console avec ce beau spectacle », dit une festivalière. 

« Ce que vous voyez aujourdhui nest rien. Tous les participants ne sont pas encore arrivés. Il sont en train de venir », nous renseigne Dorethy, artisane spécialisée dans la confection des tenues traditionnelle du Nord-Ouest. « Nous somme une délégation denvirons 70 personnes.  Je suis arrivée Demande en provenance de Bamenda. Chaque délégation est installée dans un lieu précis. On nous a logé dans des hôtels à Etoudi et des cars sont mis à disposition pour nous transporter au départ  comme au retour », poursuit-elle.

Un tremplin pour le marché international

 En effet, plus de 500 artistes prennent part à cette  édition qui intervient ans après celle de Maroua sous le thème culture et émergence ».  Les objectifs du Fenac sont de développer la promotion et la diffusion de la culture camerounaise, offrir aux créateur camerounais une plate-forme ouvrant laccès au marché national et international. En dehors du musée national, les manifestations se sont aussi ouvertes au Centre culturel camerounais, à la salle de projection Sita Bella, au monument de la Réunification. En termes dinnovations il y aura lélection Miss Fenac, dune course de pirogue sur le lac municipal, de lorganisation dune fantasia au stade Mateco de luniversité de Yaoundé 1, de la grande odyssée des arts et de la culture et du salon  de la littérature jeunesse.


Le festival se veut populaire à  ce titre  il est la vitrine de toutes les disciplines artistiques La musique, le cinéma, le théâtre, la littérature, la danse, la peinture, la sculpture, la mode, la gastronomie, les arts urbains, patrimoniaux et équestres. Hier sur le site, des expositions avaient dailleurs débutées dans une belle ambiance.  «  Nous sommes venus au Fenac montrer notre savoir faire dans le domaine des accessoires de mode. Nous faisons des colliers, des bracelets et des boucles et boites à bijoux à partir de matériaux comme le bambou, la laine, le fil de nylon, les coques de noix de coco, les coquillages.  Ce premier jour à bien démarré pour nous », se réjouissent les membres de lAssociation des jeunes accessoiristes du Noun.


 Le canton Akwa remporte la course de pirogue

. La troisième journée du festival des arts et de la culture était riche en activités.

 Un attroupement inhabituel sest formé autour du lac municipal de Yaoundé. La longue file de voitures qui entourent le lieu ce 9 novembre pique la curiosité des automobilistes. « Une course de pirogue en plein Yaoundé ? Cest la première fois que jentends parler. Taxi, laisse-moi ici, je ne peux pas manquer ça ! », lance Stéphane 30 ans, qui na pas connu lépoque faste du lac municipal. Celle quand on y pratiquait le sport nautique. En grandes enjambées, il rejoint le bord du lac où une foule dhommes, de femmes, denfants et délèves sest massée. Il est 14h30, la course de pirogue organisée dans le cadre du Fenac commence. Dans les tribunes, Narcisse Mouelle Kombi a déjà pris place. A ses côtés, le ministre de la Justice, Laurent Esso, le Pca du palais des congrès, Aminatou Ahidjo et Georges Kyriakidès, lhomme à lorigine de la création du lac municipal. Un moment émouvant pour lui.


La course met au prise 9 équipes venues de trois régions : Mbalmayo
, Monatélé et Ayos pour le Centre. Ewodi junior, Nganda Bolo , Gic Ideal et Edea pour le Littoral. Le Sud avec Kribi et Bota Land pour le Sud-Ouest.  Pendant deux heures,  elles vont saffronter férocement dans une ambiance surchauffée par des groupes de danses patrimoniales. Cest finalement léquipe Nganda Bolo du canton Akwa de Douala qui remporte la course devant la ville dAyos. Habituée aux compétitions du Ngondo, la fête traditionnelle des peuples côtiers, léquipe venue avec son orchestre « Ngosa ya tiboa » a fait parler son expérience. « Cétait vraiment très beau. Jespère quon aura dautres activités de ce genre à Yaoundé », sest réjouit Claudel Bekolo, choriste.  «  Je suis au Fenac depuis le matin. Jétais aussi au monument de la réunification », dit-il.

 En effet, cest ce lieux, symbole de lunité et de lattachement des camerounais à leur patrie que se tient lexposition dœuvres dart plastique. Une exposition inédite regroupant des plasticiens de la diaspora et ceux dautres villes du pays.
Daniel Ndoh Ndoh, le commissaire de lexposition a choisi, une configuration mettant en avant  six disciplines : la photographie, la sculpture, la céramique, la poterie et la peinture. En photographie dart, Angèle Etoudi Essamba, photographe de renommée internationale présente des tableaux en impression fine sur le thème dhéritage. Sur le stand des archives national, les photos issues dune collection du photographe Suisse Jacques Thevoz et de la communauté urbaine montrent le Cameroun des années 60. En sculptures, on découvre le concept « pito-sculture » de Jean Dissake Dissake. Un alliage de peinture et de sculpture qui fait la part belle aux objets récupérés (lianes, tôles, vieux journaux). Les écoles de formation comme lInstitut de formation artistique de Mbalmayo sont venues montrer leur savoir-faire en céramique  avec des plats de décoration, des vases en argile modelée cuite et émaillée.

Elsa Kane




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