« Fils
de Prélat » inscrit au programme scolaire au Gabon
Education.
Le roman du camerounais Armand Claude Abanda sera étudié par les élèves de seconde de ce
pays.
Théophile Maganga, directeur de l’Institut
pédagogique national du Gabon a séjourné au Cameroun. Le 20 juillet, une
séance de travail regroupant Armand Claude Abanda et des responsables gabonais
et camerounais, s’est tenue au ministère
des Arts et de la culture (Minac).
« Ma mission était
de rencontrer l’éditeur pour qu’il mette en place les conditions nécessaires
pour faciliter l’accès du livre aux élèves. Le système éducatif gabonais, est
ouvert à l’international à ceux qui ont
de bons produits et qui nous les proposent. Ces produits sont analysés, revus
et nous faisons des propositions à l’auteur et à son éditeur pour qu’ils soientt
conforme aux normes du système éducatif gabonais. Ça été le cas avec Armand
Claude Abanda, qui a demandé que son livre soit analysé », a expliqué
Théophile Maganga. Selon le directeur de l’Institut pédagogique national
gabonais, « Fils de prélat » est de bonne facture.
Le livre est sorti en
2005 aux éditions Clé. Armand Claude Abanda l’a rédigé en 1986, alors qu’il
n’était qu’un lycéen amoureux de belles lettres. Le personnage principal est
Eric-Le-Bon-Samaritain. Fils unique d’une mère célibataire, il rêve de
rencontrer son père dont il ne sait rien. Face au mutisme de sa mère, le héros
décide d’aller à la recherche de ce père inconnu. Sa quête le conduit sur les
pas d’un influent homme d’église, le Mgr Erico Kamga. Mais l’histoire est loin
de s’arrêter là. Autour d’Eric-Le-Bon-Samaritain gravitent plusieurs autres
personnages aux histoires souvent tragiques.
« Le thème
central est pertinent. Il s’agit de la maternité précoce et nous connaissons ce
phénomène-là. Le livre a aussi des
thèmes sous-jacents : les familles monoparentales, la délinquance juvénile
et l’argent facile. C’est autant d’éveil pour les jeunes ; il présente les
situations des pays émergents au-delà même du Gabon et du Cameroun. Nous
encourageons tous les jeunes qui sont capables d’écrire non seulement la
littérature, mais qui peuvent aussi faire des ouvrages pédagogiques, de se vendre ! Nous sommes
ouverts », ajoute Théophile Maganga.
Une relation étroite
lie Armand Claude Abanda au Gabon. Sitôt ses études secondaires achevées, le
jeune Abanda s’envole pour le pays d’Ali Bongo. Il étudie l’informatique. Dès
son retour au Cameroun, il ouvre à Yaoundé une antenne de l’IAI qui s’impose
très vite comme un des meilleurs établissements supérieurs du Cameroun.
Officier de l’ordre de
la valeur, il met en place des opérations de formation en informatique qui
ciblent les jeunes, les femmes et les couches défavorisées. Un travail de fin
manager reconnu à l’international qui
lui vaut de recevoir en 2015 en Afrique du Sud, « le prix du meilleur
manager africain pour l’autonomisation des femmes ».
Elsa
Kane
« Le
Gabon est ma seconde patrie »
Armand
Claude Abanda. Pour l’écrivain et directeur de l’IAI
Cameroun, l’inscription de son livre au programme de ce pays est le fruit de la
coopération sous-région al.
Votre livre a été retenu au programme de la
classe de seconde au Gabon. Comment avez-vous reçu cette nouvelle ?
Bien évidemment, tout
auteur qui reçoit une telle nouvelle ne peut qu’être content et fier. Et Je suis vraiment, de ce point de vue, très
heureux de cette décision de l’Institut pédagogique national du Gabon d’avoir
validé un ouvrage camerounais qui va se retrouver dans le programme des classes
de secondes de l’enseignement général et
technique. Je suis également heureux que je vienne après d’autres grands
auteurs comme Léopold Ferdinand Oyono. Son livre « Une vie de boys »
a été, il y a très longtemps, mis dans les programmes scolaires au Gabon. Je
suis très heureux de suivre les traces de cet illustre aîné qui a fait la
fierté de notre pays et de notre continent sur le plan de la littérature. Je
voudrais également dire que c’est un exemple de coopération entre les pays de
la sous-région et c’est aussi l’expression
de l’universalité de la connaissance, qui montre que ce qui est bon pour la
culture gabonaise est bon pour la culture camerounaise et vice versa.
L’ouvrage
d’un Camerounais au Gabon et pas au Cameroun. Vous avez un lien particulier
avec ce pays ?
Le Gabon est pratiquement ma deuxième patrie.
le chef d’Etat gabonais m’a fait ? il y a quelqueS années, chevalier du mérite gabonais. J’ai également reçu une autre médaille, celle
de la médaille d’honneur et du travail parce que je suis fonctionnaire
international recruté à l’IAI siège au Gabon.
J’ai étudié dans cette institution et travaillé là-bas. Au nom de cela
et par rapport à tout ce que j’ai eu à faire à Libreville, l’Institution
a demandé que je sois décoré, que je puisse avoir une médaille d’honneur et du
travail. Que le Gabon choisisse mon ouvrage, c’est aussi comme si il
choisissait l’ouvrage d’un de ses ressortissants. Et, je pense que c’est ça
aussi l’exemplarité de la coopération et de l’intégration sous régionale des peuples d’Afrique centrale.
Avez-vous engagé des démarches pour que votre livre soit également mis au programme scolaire au Cameroun ?
Avez-vous engagé des démarches pour que votre livre soit également mis au programme scolaire au Cameroun ?
Des démarches ont été entreprises pour que
« Fils de prélat » figure dans les
programmes du Cameroun. Les éditions Clé ont, je crois, plusieurs fois sollicité
cela, mais bon… bien évidemment ce n’est pas à nous de prendre la décision. Je
suis content que cela soit fait même si c’est dans un autre pays. Ça montre que
le travail qui a été fait a peut-être atteint son objectif. Mais je serai heureux bien évidemment que cet ouvrage figure aussi dans le programme scolaire de mon
pays.
Propos
recueillis par Elsa Kane et Véronique Domga (stagiaire)
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