Mieux s'informer pour mieux défendre
Venus de toute l’Afrique centrale, ils se sont réunis
du 29 au 31 mars à Yaoundé au Cameroun dans le cadre d’un colloque
international sur les droits des peuples autochtones et la gestion des
ressources naturelles en Afrique centrale.
Le défenseur de l’environnement est une
personne dont l’action de promotion et de protection se focalise autour de
l’environnement. Le défenseur agit pour défendre ses droits, celui d’une
communauté, d’un groupe de personnes ou de la nature elle-même.
Pendant
trois jours, une soixantaine de jeunes ayant ce profil se sont retrouvés à Yaoundé
dans le cadre du colloque international sur les défenseurs de l’environnement d’Afrique
centrale.
Organisée
par le Centre pour l’environnement et le développement (Ced) avec l’appui de l’Union
Européenne, la rencontre était placée sous le thème « Peuples autochtones, communautés
locales et ressources naturelles en Afrique centrale : Quels droits ?
Quelles mesures de protection ? Quel (s) rôle (s) pour les défenseurs de
l’environnement ».
Credit photo : Brainforest Gabon |
L’objectif de la rencontre de Yaoundé était de
dresser l’état de lieux en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles
et le respect des droits de l’Homme et des peuples dans le bassin du Congo. En
effet, partagée par les 6 pays d’Afrique centrale, la forêt du bassin du Congo
qui couvre deux millions de km2 est surexploitée par des entreprises étrangères
souvent peu respectueuses des droits de communautés riveraines. La biodiversité
et les ressources naturelles disparaissent à un rythme effrayant s’alarment les
écologistes. Le problème de cette déforestation est aussi économique parce
qu’il prive les populations riveraines et les Etats de ressources financières
importantes.
Il était également question d’analyser les impacts
et les freins des initiatives de protection de l’environnement déjà existantes,
de proposer des solutions en vue d’une meilleure gestion des ressources
naturelles d’Afrique centrale. Un
accent a été accordé au renforcement des capacités des défenseurs de
l’environnement. Ceci parce que la surveillance des activités d’exploitation
forestière et le suivi du respect des droits des communautés n’est pas une
activité facile. Chaque jour, des défenseurs de l’environnement risquent leur
vie pour éviter la destruction des forêts.
Ils ont donc reçu des formations pour savoir pourquoi, comment, avec qui
défendre l’environnement et quels sont les mécanismes juridiques existants pour
protéger leur actions sur le terrain. Des moments intenses qui se sont achevés
avec la publication du rapport sur la situation des défenseurs de
l’environnement en Afrique centrale.
Elsa Kane
Njiale
Présentation
du rapport sur la situation des défenseurs de l’environnement Afrique centrale
« Sous les radars : bref aperçu de
la situation des défenseurs de l’environnement en Afrique centrale ». Tel
est le titre du document de 100 pages produit par le Centre pour
l’environnement et le développement Ced (Cameroun), l’Observatoire Congolais
des droits de l’Homme (Congo), Brainforest (Gabon) et la Maison de l’enfant et
de la Femme pygmées (République centrafricaine). Il a été réalisé avec l’appui financier de
l’Union Européenne dans le cadre du projet « Verdir le respect des droits
de l’Homme dans le bassin du Congo ».
Le but d’une telle initiative est d’attirer
l’attention des populations, des médias et surtout les autres organismes de
promotion des droits de l’Homme, des cas de violation de droits générés par
l’exploitation des ressources naturelles. Le rapport a également pour but d’offrir
aux Ong œuvrant en faveur de la protection de la nature et de la gestion des
terres, des outils adéquats pour l’amélioration de la protection des droits de
l’Homme dans un contexte de l’exploitation forestière.
C’est un document complet édité en français
et en anglais et divisé en 5 parties bien distinctes. Sans être la plus
importante, la partie 3 est celle qui retient le plus l’attention. Dans cette
rubrique, le rapport présente à travers des témoignages bien fouillés, les exactions
commises par certaines multinationales sur les défenseurs de la nature. Coups et blessures, harcèlement judiciaire,
intimidation, accaparement de terre, etc. Voilà le lot quotidien des hommes et femmes
qui ont choisi de défendre l’intérêt général.
Le
rapport révèle également que « la prise en compte des droits des
communautés dans les pays d’Afrique centrale n’est pas suffisante. Que ce soit
en ce qui concerne l’identification, et la protection des droits dans le
processus d’attribution de retombées économiques suffisantes des droits et de
la préparation de l’exploitation. Encore moins pendant la protection des droits
pendant l’exploitation et organisation au bénéficie des communautés
riveraines ».
Parce qu’ils sont nombreux à ne pas maitriser
la loi et les mécanismes de protection, le rapport présente le cadre juridique
de protection des défenseurs de l’environnement et précisant les traités internationaux
qui protège le protecteur de la nature en cas de violation de ces droits. Pour
une information plus complète, les rédacteurs du rapport ont ajouté un tableau récapitulatif
des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme et à
l’environnement ratifiés par les Etats d’Afrique central.
E K N
Commentaires
Enregistrer un commentaire