Spécial Ecrans Noirs
Compétitions. Le
cinéaste a été primé pour son long métrage « Mbeubeuss ». Le Cameroun
était à l’honneur avec Ariane Astrid Atodji, Ecran du meilleur documentaire.
La 19ème édition du festival des
films africains « Ecrans Noirs » a connu son apothéose samedi
dernier au cours d’une belle soirée présidée par la ministre des Arts et de la
Culture (Minac) Ama Tutu Muna. Après une minute de silence en hommage à nos
compatriotes de la ville de Maroua, victimes de nouvelles attaques des
terroristes, le master of cérémonie, l’actrice tunisienne Sana Ezzine et le
chanteur lyrique Greg Belobo sont apparus sur la scène pour annoncer la suite
du programme.
Dans
une salle du palais des Congrès pleine comme un œuf, « Ecrans d’Or »
a été attribué au cinéaste sénégalais Nicolas Sawalo Cissé pour son premier long
métrage « Mbeubeuss ». « Mbeubeuss » ou ordures en wolof
est un drame sur la vie des enfants dans une décharge d’ordures à Dakar. Yaadikone est né à la suite du viol de
sa maman. Rejeté par celle-ci, il est sauvé de la mort par un poète errant. Le film
engagé est un cri d’espoir et une alerte contre la destruction de la nature. L’un
des temps forts de cette cérémonie est la remise du Prix Charles Mensah (Ecran
d’honneur au tunisien Tareb Louchichi pour l’ensemble de sa carrière. En son
absence, la distinction a été remise à Hicham Rostom, son comédien fétiche.
Le triomphe d’Alma
Contrairement aux éditions passées où le
Cameroun a brillé par une présence peu remarquée, on peut dire que cette année
était celle du Cameroun. Notre pays a presenté 60 films et documentaires en compétitions
internationales et nationales. L’Ecran du meilleur documentaire est revenu
à la Benino-camerounaise Ariane Astrid Atodji pour son émouvant film « La
souffrance est une école de sagesse », le
récit d’un béninois expatrié au Cameroun et coupé de sa famille nucléaire. A
côté, le cinéma d’expression anglaise a continué son ascension, en remportant le
prix du meilleur film camerounais avec « Night fall » d’Anurin Nunwembom, et celui du
meilleur court-métrage avec « Alma » de Christa Eka Assam. Déjà primé
en juin au festival « Mis me Binga » « Alma » est une
dénonciation des violences faites aux femmes Le cinéma camerounais d’expression
française s’est cependant distingué avec le prix de la meilleure actrice,
revenu à Blanche Bana pour son rôle de Courtney dans « Le Colis 2 cercle
infernal ». Elle interprète le rôle d’une entreprise criminelle
spécialisée dans les crimes rituels. Le prix du .meilleur acteur camerounais
est revenu à Ulrich Djomo pour son
rôle dans « Dérapage » du cinéaste Emanuel Mabou.
Elsa Kane Njiale
D’amour et d’eau fraîche
Cinéma. « L’amour
en bonus » de l’Ivoirien Jacques Trabi, projeté lors de la clôture du
festival est un conte de fée à l’africaine.
Les
cinéastes ivoiriens semblent avoir un faible pour la comédie romantique. En
2012, les festivaliers de la 16ème édition des Ecrans noirs découvraient avec
ravissement « Le mec idéal » réalisé par Owell Brown en 2011. Un
choix compréhensible quand on sait que, la Côte-d’Ivoire est l’un des rares
pays d’Afrique francophone, où la littérature romantique, à travers la
collection « Adoras », est très développée. Un talent que le public
de Yaoundé a eu le plaisir de découvrir. « L’amour en bonus » est
l’histoire de deux sœurs très complices, Eve et Emma. En guise de cadeaux
d’anniversaire, elles ont l’opportunité de passer une semaine de vacances à
Yamoussoukro, 4ème ville la plus peuplée de Côte d’Ivoire. Elles ne
se doutent pas un instant de rencontrer des jeunes hommes. Surtout que Willy,
le prétendant d’Eve, est le fils d’un prospère propriétaire terrien au nom de
M. Koua. Celui-ci est un traditionnaliste qui croit au mariage. Pour autant, il
n’est pas prêt à accepter n’importe qu’elle bru.
Un
film plein d’humour, tourné dans un décor résolument moderne et qui montre un
autre visage de l’Afrique. Il est écrit par Prisca Marceleney, qui joue par
ailleurs le rôle d’Eve. Le film de 90 minutes est porté par des comédiens au
jeu vivant et captivant. La qualité des images est appréciable avec des plans
bien serrés. Les acteurs Mahoula Kané (Willy), Ben Salif (Bob), et Laure Gagou (Emma)
tiennent les premiers rôles.
E.K.
Palmares
Prix Charles MENSAH (Ecran d’honneur) - Décerné en hommage à l’ensemble d’une carrière
cinématographique.
TAIEB LOUHICHI de la Tunisie
COMPETITION INTERNATIONALE
1-Ecran d’OR (Long métrage international)
« MBEUBEUSS » de Nicolas Sawalo CISSE du Sénégal
2- Ecran du Doc (Documentaire International)
«LA SOUFFRANCE EST UNE ECOLE DE SAGESSE» de Ariane Astrid ATODJI du Cameroun
3- Ecran du Court (court métrage international)
« TERREMERE » de Aliou SOW de la Mauritanie
4- Ecran du meilleur Comédien International
FARGASS ASANDE de Côte d’Ivoire pour son interprétation du rôle de Blackshouan dans le film
« l ‘œil du cyclone » de Sekou Traoré du Burkina Faso
5- Ecran de la meilleure Comédienne Internationale
Maïmouna NDIAYE actrice Sénégalo- Nigériane, pour son interprétation du rôle de Emma Tou dans
le film « L’œil du cyclone » de Sékou Traoré du Burkina Faso
COMPETITION CAMEROUNAISE
1- Ecran du Long métrage Camerounais « NIGHT FALL » de Anurin NWUNEMBOM
2- Ecran du documentaire Camerounais
« LA FILLE OFFRANDE » de Mama NJIKAM MBOUOBOUO
3- Ecran du Court métrage Camerounais
ALMA de Assan Christa EKA
4- Ecran de l’interprétation masculine camerounaise (meilleur Comédien)
Ulrich Florent DJOMO pour son interprétation dans le film « Dérapages » de Emmanuel MABOU
5- Ecran de l’interprétation féminine camerounaise (meilleure Comédienne)
Blanche BANA pour son interprétation dans le film « Le Colis 2 : Cercle Infernal » de Brice Numkam
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