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Une journée au « Kosovo»



Ce restaurant populaire  situé au parc  Kyriakides à Yaoundé  a su garder sa réputation d’antre de la cuisine Camerounaise
 Kosovo. A l’énoncé de ce nom, l’étranger nouvellement arrivé à Yaoundé penserait qu’on évoque cette partie des balkans qui fut déchirée par une guerre civile entre 1998 et 1999. Il n’en est rien. Le « Kosovo » est un restaurant populaire à l’image des « tournedos », ces cafétérias de fortune qu’on retrouve  aux quatre coins de Yaoundé.  Il y a quelques années, « le Kosovo » était situé au lieu-dit « Sho » du nom d’une ancienne enseigne française, au marché central. Suite à des démolitions  lancées en 2010 par le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) Tsimi Evouna, le restaurant ainsi que les boutiques qui l’entouraient ont été rasés. Par la suite, les cuisinières et les commerçants ont été recasés au parc Kyriakides en contrebas du siège de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi). Mais pourquoi « Kosovo » ? Est-ce une manière d’exprimer la place qu’occupe l’art culinaire dans les habitudes des Camerounais ? Difficile de le savoir.  Le « kosovo » a gardé cette réputation qui en fait l’un des lieux  les plus connus des gourmets de Yaoundé.
 Ce mercredi 15 janvier, une rangée de voitures de toutes sortes est garée à l’entrée du parc Kyriakides.  Le Kosovo, c’est une dizaine de feuilles de tôles noircies par la fumée et clouées sur des piquets. Il est 13h, un fumet à l’odeur alléchante  s’échappe des marmites posées sur du feu de bois ou de charbon. 16 foyers ont été attribués à chaque cuisinières. Mais on retrouve parfois deux vendeuses par foyers. Certaines préfèrent en effet prendre une associée pour faire face au grand volume du travail.
 Dans ce restaurant sans portes ni fenêtres, la cuisine traditionnelle est reine. Sauce jaune aux tripes de bœuf, ndolè, pommes pilées, Koki, gâteau de graines de courges, etc. Le menu est chaque jour différent. Un accord tacite veut que chaque vendeuse propose une spécialité. « Cela permet de réduire la concurrence qui est très rude.  Ainsi lorsqu’un client arrive, il sait où trouver le plat qui lui fait envie », explique Mama Ngono, vendeuse spécialisée depuis sept ddans le poisson à la braise.
Jamais sans mon kelin kelin
La clientèle du Kosovo est assez hétéroclite. Ce mercredi, quelques hommes en tenue de soldats sont attablés. Des fonctionnaires accompagnés de leurs collègues ont pris d’assaut les quatre bars qui entourent le restaurant. Et sirotent un verre dans une ambiance bon enfant. Certains sont venus de loin. Bouba est vendeur ambulant de « soyas ». Chaque jour après avoir parcouru les rues de Yaoundé, il fait une halte au Kosovo et commende presque toujours la même chose : un plat de sauce gombo ou de kelin kelin accompagné d’une boule de couscous de riz « j’aime venir ici. Le lieu est convivial et la nourriture est préparée comme à la maison. Je peux manger avec mes doigts sans être gêné», se réjouit le vendeur ambulant.  Une satisfaction partagée par la plupart des clients. « Je ne crains pas d’attraper une indigestion. Elles font la cuisine sur place et tout est propre », affirme Liliane Efouba coiffeuse. D’après Monique Dombo « Kosovar », le camerounais est un amateur de bonne chair mais un gourmet exigeant. « Les femmes vous diront qu’elles ne veulent pas tel plat parce que ça fait grossir. Les hommes aiment les plats pimentés qu’ils accompagnent avec une bière fraîche », souligne-t-elle. Paradoxalement « ils n’aiment pas dépenser trop de sous. Si je fais un plat de sauce jaune à 1000 francs certains se plaignent que c’est cher », ajoute la vendeuse qui propose des mets entre 500 et 1000 Fcfa.
 Il va bientôt être 16h et le « Kosovo » perd peu à peu son ambiance. Les cuisinières s’attèlent à nettoyer les ustensiles de cuisine lorsque Kyriakides fait son entrée. Il est accueilli de  manière cavalière par les vendeuses. «C’est rien de méchant. Mais  ne ne sommes pas contentes il veut augmenter les loyers alors que 5000 F Cfa c’est déjà beaucoup. Il m’arrive à la fin d’une journée d’avoir 2500 Fcfa de bénéfice », se plaint une vendeuse. Pour elle, la satisfaction est de voir les clients repartir repus et contents. 
 Elsa KaneNjiale 

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