La filière possède de nombreux atouts pour la lutte contre la faim et le développement économique de l' Afrique
Au Cameroun, le manioc
est encore appelé « or blanc ». C’est dire la place que ce tubercule
occupe dans l’économie et les habitudes alimentaires des populations. Pour
Elisabeth Atangana, présidente du la
plate-forme régionale des organisations de producteurs d’Afrique centrale
(Propac) : « la contribution du manioc dans la nutrition en Afrique
centrale est inestimable ». Sur le plan mondial, le manioc figure au 5ème
rang des principales sources alimentaires derrière le maïs, le riz, le blé et la
pomme de terre.
Malgré ces potentialités, la culture du manioc se heurte encore à de nombreux obstacles. Notamment
la faiblesse des productions nationales et l’accès difficile des petits
producteurs au marché. C’est dans ce contexte que s’ouvre le forum régional sur
le manioc en Afrique central. La rencontre qui regroupe le Cameroun, le Gabon,
le Tchad, la République Centrafricaine et la république démocratique du Congo
se tient depuis hier à l’hôtel de ville de Yaoundé. Présidé par Clémentine Ananga
Messina, ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et du
développement rural, le forum est organisé par le Centre technique de
coopération agricole et rurale (Cta) avec le Minader, la Propac. Le thème
retenu est : « enjeux et opportunités
pour les petits producteurs ».
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Produits transformés à partir du Manioc |
100 g de feuilles de manioc sont suffisantes pour couvrir les besoins quo-tidiens de l'Hoe selon les recommandations de la #FAO #cassava2016— Liliane ! (@lilianekom) 9 décembre 2016
Ce d’autant que les enjeux de la modernisation de la filière sont à la fois économiques etsociales. Une bonne gestion de la filière permettra de repousser le spectre de
l’insécurité alimentaire. « Ses racines
constituent des sources d’énergie. Ses feuilles, un apport intéressant en
protéine, vitamine, vitamines et minéraux », explique Michel Hailu, le directeur
du Cta. Face aux changements climatiques menaçant les agriculteurs, le manioc
offre aussi des atouts grâce à ses capacités de résistance à la sécheresse.
Une oeuvre d'art immortalisant la transformation du manioc en bobolo
Une oeuvre d'art immortalisant la transformation du manioc en bobolo
Jusqu'à vendredi, les activités du forum
porteront sur des thématiques comme les innovations paysannes, les financements
et gestions de risques dans la chaîne de
valeur manioc, les enjeux du développement des produits notionnels à base de
manioc, obstacles au commerce et harmonisation des politiques et débauchés
commerciaux, la place des femmes et des jeunes dans la filière manioc. A côté
de ces mini-conférences, le forum prévoit aussi des rencontres
« business-to-business » pour faciliter le contact entre opérateurs
privés, producteurs, transformateurs et commerciaux.
Elsa Kane Njiale
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