Exposition. Depuis vendredi à Yaoundé, une riche documentation
retrace le rôle du Cameroun dans la première guerre mondiale.
Le vernissage de cette exposition inédite a eu
lieu vendredi 7 novembre à l’institut français de Yaoundé. A travers une
importante documentation constituée de photos, de cartographies, de coupures de
presse, de livres, et de dessins, « Le Cameroun dans la grande guerre
(1914-1918). Enjeu colonial, mémoires nationales, histoire
internationale » retrace avec minutie les différentes phases d’un
des événements les plus marquants du 20 ème s. Elle dévoile un pan de notre
histoire pas très souvent évoqué.
Photo Ange Tchetmi |
En 1914, lorsque la grande guerre éclate, le Cameroun
est un protectorat allemand et n’est pas concerné par ce conflit avant tout
européen. Mais la guerre est d’une telle intensité que les colonies allemandes
sont attaquées. De par sa situation stratégique, le Cameroun est convoité par
la France, l’Angleterre et la Belgique. On apprend de cette exposition que la
grande guerre fut un conflit très sanglant. Entre le 5 août 1914 et
octobre 1915, plus 12 batailles ont opposé les Allemands aux alliées à
Kousseri, à Douala, Eseka, Banyo, etc. 20 000 soldats se sont affrontés, sans
oublier les milliers de civils enrôlés de gré ou de force. Le Cameroun était
donc au cœur de ce conflit. Mais le choix du consentement ou de la
résistance n’était pas évident. Plusieurs nationalistes comme Martin Paul
Samba, Rudolph Douala Manga Bell, Ngosso Din paieront de leurs vies leur
amour pour la patrie.
Un projet éducatif
« Il s’agit de comprend pourquoi la
célébration centenaire de la grande guerre. Quel a été l’impact et quel
enjeu a représenté le Cameroun pour les puissances belligérantes ? Comment
les Camerounais se sont situés dans ce conflit d’intérêt ? », fait savoir
Muriel Samé Ekobo, commissaire de l’exposition. Ce travail inédit a été
monté en un mois. « C’est le fruit d’un projet éducatif au lycée français Fustel
de Coulanges de Yaoundé. Des enseignantes et une soixante d’élèves se sont
penchés sur les strates de l’histoire de ce conflit mémorable et pourtant
enfoui sous tant d’autres strates de l’histoire contemporaine
camerounaise. Nous avons travaillé avec le soutien des partenaires comme la
Mission du centenaire, l’Ifc, le Goethe institut, etc », précise la
commissaire d’exposition.
« Je suis venu par curiosité et je ne le regrette
pas. C’est très instructif », dit un visiteur. Pour Victor Dicka
Akwa, autre visiteur : « qu’une belle exposition de ce genre ait été
proposée par une école devrait amener les Camerounais à s’intéresser à leur
propre histoire ».
Elsa Kane
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