Exposition.
« Poésie de la terre » du plasticien Le Shegall se déroule à
l’Institut français de Yaoundé.
De son vrai nom Njiongang Detchouta,
Le Shegall est un artiste aux multiples facettes. En 2011, le public le
découvrait musicien dans le groupe
Pa2nem. En 2010, c’est son talent de photographe qu’on admirait dans une
exposition collective au Centre culturel français de Yaoundé (l’actuel Institut
français). Depuis hier, c’est le peintre
et portraitiste qui se dévoile à travers
une exposition baptisée «Poésie de la terre ». En cours jusqu’au 4 mai
2013 dans le hall de l’Ifc, l’exposition est composée de 26 tableaux d’inégales
dimensions. Ancien élève de l’Institut
de formation artistique de Mbalmayo (Ifa), Le Shegall s’est servi de la terre
ramassée au hasard de ses balades à travers Yaoundé pour exécuter des portraits
et des figures abstraites. Cette terre a
été mélangée a de la cendre et à des fibres de végétaux. En fonction des tableaux et de ses envies, l’artiste
ajoute un morceau d’étoffe ou de carton, un vieux jean, un bâtonnet, etc. La
terre ainsi travaillée se transforme. Elle parle. Pour Le Shegall « La
terre est ce que nous avons de plus précieux. Elle nous nourrit, écoutons-la quand elle parle », écrit-il.
La démarche artistique
de Njiongang accorde une grande place aux couleurs. Pour cette
exposition, Le Shegall a choisi des
tons comme le rose bonbon, le vert pomme
ou encore le bleu nuit. Une certaine
douceur émane de ces tableaux. Pourtant, le parcours artistique de l’étudiant
en graphisme est loin d’être joli comme
un poème de Ronsard. De nombreuses difficultés ont jalonné sa jeune carrière. En 2007, par exemple, il est le seul jeune Africain
choisi, parmi 24 autres plasticiens, pour participer à un séminaire de muséologie
d’été organisé par l’Ecole des beaux-arts de Louvres. Mais, faute d’argent et
de soutien, il ne peut participer à
cette formation. Pour autant, les travaux du peintre n’expriment aucune
tristesse. Ils célèbrent plutôt la joie
de vivre. « A travers ses travaux, Le Shegall recherche le fil conducteur qui relie l’homme
à l’émotion. « Poésie de la terre c’est aussi la quête du sensible », explique
Claudine Etoundi, le manager du
portraitiste.
Cette quête du sensible peut expliquer pourquoi les portraits exposés
sont uniquement ceux d’enfants. Dans « Renaissance » Le Shegall s’est
servi d’une photo et a peint trois gamins : deux garçons et une fille. Le
regard de ces enfants joufflus et aux ventres rebondis exprime l’innocence et
toute la sensibilité que recherche le
plasticien.
Elsa
Kane
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